Police policier Notre-Dame de Paris 1:22
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Glawdys Laffitte, édité par Romain David , modifié à
L'agresseur présumé de trois policiers à coups de marteau sur le parvis de Notre-Dame de Paris, en juin 2017, arrive devant la justice lundi. Ce quadragénaire d'origine algérienne avait prêté allégeance à l'Etat islamique avant de passer à l'acte, mais il conteste toute intention d'homicide. L'un des policiers violemment frappé à la tête témoigne en exclusivité sur Europe 1. 
EXCLUSIF

Il y a trois ans et demi, le 6 juin 2017, au nom du groupe État islamique, un homme avait attaqué des policiers à coups de marteau en plein Paris, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame. L'agresseur de 43 ans, un ancien journaliste de nationalité algérienne, est jugé à partir de lundi et jusqu'à mercredi pour tentatives d'homicides terroristes. Il encourt la prison à perpétuité. Parmi les trois policiers visés, celui que le terroriste a blessé à la tête avec son marteau a accepté de se confier en exclusivité sur Europe 1.

"Le souvenir que j’ai, c’est beaucoup de bruit. Un individu surgit au milieu de la foule pour m’assener un coup de marteau. Je ne l’ai pas identifié. Je prends juste un coup de marteau derrière la tête, et je tombe. Et puis j’ai entendu un coup de feu, des cris, et l’individu qui hurle : 'C’est pour la Syrie'", raconte la victime.  

L'accusé, au casier vierge jusqu’alors, conteste l'intention d'homicide, mais reconnait avoir attaqué les policiers au marteau et avoir voulu donner une signification politique à son geste. Il avait enregistré une vidéo d'allégeance au groupe l'Etat islamique avant son passage à l’acte. Deux couteaux de cuisine ont aussi été retrouvés sur lui. Passé par la Suède entre 2001 et 2011, vivant de petits boulots, il était inscrit en 2014 comme doctorant en sciences de la communication à l'université de Metz en France.

"Mettre un nom, une attitude, un personnage sur celui qui m’a attaqué"

"J’ai cumulé quatre mois d’arrêt", poursuit auprès d'Europe 1 le policier frappé à la tête. "Physiquement, je m’en suis sorti avec un léger traumatisme crânien, psychologiquement c’est autre chose… J’évitais les salles de cinéma, dans les restaurants je choisissais ma place pour pouvoir visualiser l’ensemble de la salle, les entrées et les sorties, ne pas avoir trop de monde dans le dos. On tombe vraiment dans l’hypervigilance", avoue-t-il.

Le procès lui permettra d’être confronté à son agresseur pour la première fois depuis cette journée du 6 juin 2017. "Je n’ai qu’une seule envie : pouvoir le regarder dans les yeux et qu’il me dise ce qu’il cherchait à faire, quel était le but de sa manœuvre, pourquoi nous ?", explique le policier. "Ça me permettra aussi de mettre un nom, une attitude, un personnage sur celui qui m’a attaqué car, pour l’instant, il reste complétement flou." Il espère ainsi, à l’issue de ces trois journées, pouvoir enfin "passer à autre chose".