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Pauline Rouquette , modifié à
La nouvelle présidente du Secours catholique, Véronique Devise, invitée d'Europe 1, a évoqué jeudi l'impact de la crise sanitaire sur les plus démunis. Alors que le Covid-19 a contribué à un "durcissement de la pauvreté", celle-ci espère continuer à lutter contre les exclusions et voir le sujet davantage abordé dans les débats politiques.
INTERVIEW

"Ce qu'on constate, c'est un durcissement de la pauvreté". Nouvelle présidente du Secours catholique, Véronique Devise était l'invitée d'Europe 1, jeudi, pour évoquer sa prise de fonction dans le cadre de la crise sanitaire. Une crise dont elle mesure les impacts sur les plus précaires, parmi lesquels les jeunes de moins de 25 ans, qui ne touchent pas le RSA, et les familles avec enfants à charge, "qui ont dû assumer les deux repas par jour". À l'aube d'une nouvelle campagne présidentielle, elle espère que les candidats se saisiront du sujet de la pauvreté et de la solidarité.

"On a essayé d'être présent auprès des plus fragiles"

"On a vu arriver de nouvelles personnes", dit-elle. "Des personnes en contrat précaire, avec des horaires décalées, et des personnes qui étaient en intérim et se sont retrouvées sans travail". Des personnes pour qui cette période a été excessivement difficile, poursuit Véronique Devise, évoquant des ressources qui n'étaient plus en phase avec les charges qui pesaient sur ces foyers.

"On a essayé d'être présent auprès des personnes les plus fragiles", explique la présidente du Secours catholique. "Nous avons distribué des chèques-services pour permettre les achats alimentaires, et des biens de première nécessité aux personnes qui le souhaitaient", ajoute-t-elle, précisant qu'au pic de la crise, les services sociaux n'étaient pas toujours ouverts. "On a aussi fait beaucoup de maintien du lien social par une fraternité numérique, téléphonique, pour que les personnes ne se sentent pas complètement isolées et exclues".

"Jeter des ponts", au lieu de "construire des murs"

Cette situation, Véronique Devise la connait bien. Issue du terrain, elle a été assistante sociale et bénévole pendant plusieurs année à Calais, dans les Hauts-de-France, une ville marquée par la situation des migrants. Au-delà de la foi, ce sont ses valeurs qui la portent, dit-elle. "Il y a des valeurs sur lesquelles je ne transige pas, et notamment la justice sociale, la fraternité avec les personnes, notamment les plus exclus. Les personnes migrantes en font partie, mais on pourrait aussi parler des personnes détenues. La foi me donne une force supplémentaire, mais ces valeurs-là me soutiennent depuis 35 ans".

En tant que présidente du Secours catholique, Véronique Devise n'a qu'un objectif : "lutter contre la pauvreté et les exclusions", en intégrant les personnes en situation de pauvreté ce projet associatif. Le but, poursuit-elle est de "jeter des ponts vers ces personnes exclues, parce qu'aujourd'hui, malheureusement, la société construit des murs".

Regrettant que la solidarité soit peu abordée dans les débats politiques, la présidente du Secours catholique aimerait que la campagne présidentielle à venir soit l'occasion de faire passer ce type de message. "On parle de sécurité, mais on est dans un pays où on peut vivre en sécurité. Le combat contre les exclusions et la pauvreté est très important pour nous. C'est un objectif majeur et on passera le message auprès des candidats."