Patrick Henry, détenu pendant 40 ans pour infanticide, est mort

Patrick Henry était retourné derrière les barreaux après avoir été interpellé avec près de 10 kilos de cannabis en Espagne en 2002.
Patrick Henry était retourné derrière les barreaux après avoir été interpellé avec près de 10 kilos de cannabis en Espagne en 2002. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le criminel Patrick Henry, détenu pendant 40 ans et sorti de prison en septembre, est mort, selon son avocat.

Patrick Henry, détenu pendant 40 ans pour le meurtre d'un enfant et qui avait obtenu en septembre une suspension de peine pour motif médical, est mort dimanche à 64 ans d'un cancer, indiquent une proche et son avocat.

"Il est mort dimanche à 10h30 au CHU de Lille d'un cancer du poumon", a déclaré Martine Veys, une amie qui lui avait trouvé un logement à sa sortie de prison. Condamné en 1977 à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre du petit Philippe Bertrand, âgé de 7 ans, Patrick Henry avait obtenu le 15 septembre une suspension de peine. Ses proches "s'étaient réjouis de cette 'dernière victoire sur les murs' et conjuraient avec lui sa brièveté", a dit son avocat Hugo Lévy. Le tribunal de l'application des peines (TAP) de Melun avait notamment suivi l'avis des médecins qui avaient considéré que son état de santé était "durablement incompatible avec la détention".

Un symbole de la lutte contre la peine de mort. Patrick Henry fut aussi un symbole de la lutte contre la peine de mort. Il avait échappé de justesse à la guillotine grâce à l'un de ses avocats, Robert Badinter, qui, devenu ensuite ministre de la Justice, fut à l'origine de l'abolition de la peine capitale en 1981. Patrick Henry était ensuite devenu un visage de la réinsertion, obtenant en 2001, après 25 ans de détention, une libération conditionnelle.

"Des moments de bonheur". Mais il avait très vite cassé son image d'ex-détenu modèle : interpellé avec près de 10 kilos de cannabis en Espagne en 2002, il était retourné derrière les barreaux. Il avait ensuite présenté plusieurs demandes de libération conditionnelle, sans succès jusqu'au 15 septembre. "Depuis le 16 septembre, malgré la douleur physique et la lourdeur des soins, il a eu des moments de bonheur comme jamais il en a connu", a confié Martine Veys.