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Louise Sallé
La ville de Paris s’apprête à transformer un bâtiment, dans le bois de Vincennes, en centre de soins pour hérissons malades ou accidentés. Elle attend la validation préfectorale du projet, géré par des bénévoles de l’association « Erinaceus France » en collaboration avec un vétérinaire parisien.

C’est une première dans la capitale ! Une mini-clinique vétérinaire, spécialement dédiée aux hérissons, ouvrira ses portes à Paris au printemps prochain. Elle se situera au cœur du bois de Vincennes, dans le XIIe arrondissement, dans un local de la ville de Paris. La mairie finance également l’implantation de clôtures, à hauteur de 15.000 euros.

L’objectif : soigner des hérissons fragilisés par les activités humaines. Une quinzaine de centres de soin similaires existent déjà dans toutes la France, où se relaient bénévoles et vétérinaires pour s’occuper de hérissons affamés, blessés par des accidents de la route ou encore malades, probablement - cela n’a pas été démontré - à cause de pesticides ingérés.

Une population en chute libre

Ces centres, d’abord installés à la campagne, se rapprochent désormais des villes étant donné que les herrissons y sont de plus en plus présents en raison de la réduction de leurs espaces naturels. Fabrice Jallu est vétérinaire associé à un centre de soins spécialisé dans la Sarthe. "La population de hérissons est en chute libre au niveau national", indique-t-il, "même s’il y a très peu d’études qui peuvent nous le prouver". Il explique : "La bitumisation de notre territoire et la disparition du monde agricole font que la ressource alimentaire diminue, ajouté aux accidents de la route très fréquents…".

Au Royaume-Uni en revanche, cela a été démontré, le nombre de hérissons a baissé de 45% depuis une dizaine d’années. Les scientifiques français supposent que la même chose se reproduit de ce côté-ci de la Manche. Il est donc important de leur procurer des soins professionnels, à l’aide d’équipements spécifiques, selon Fabrice Jallu.

Des couveuses pour bébés hérissons et des mini masques à oxygène

"Il faut des couveuses, pour les petits, on en récupère certains qui pèsent moins de 50 grammes ! Ils ont besoin de rester au chaud et d’être biberonnés avec du matériel adapté", précise-t-il. "Il faut aussi de l’oxygène, pour les hérissons en état de choc après un accident de la route par exemple", ajoute-t-il. Fabrice Jallu détaille enfin les opérations les plus courantes réalisées sur le hérisson : "On fait des points de suture. Il m’est arrivé une fois de rencontrer un hérisson qui avait rencontré une voiture et qui présentait une ouverture au niveau du crâne. J’ai posé 16 points de suture et l’animal a pu être relâché quinze jours après", raconte-t-il.

Ne jouez donc surtout pas les sauveurs de hérissons ! Si vous en voyez un mal en point, contactez le centre de soins le plus proche.