Les places de stationnement seront payantes pour les scooters thermiques en 2022. Photo d'illustration. 1:35
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Diane Berger, avec AFP , modifié à
Les futurs tarifs, qui s'appliqueront aux motos et scooters thermiques mais pas aux véhicules électriques, équivaudront à 50% de ceux pratiqués pour les voitures. Dans le même temps, les personnes handicapées, les véhicules en autopartage, les professionnels et les taxis vont voir leurs nombres de stationnement s'agrandir.

Les motos et scooters thermiques paieront le stationnement à Paris à partir de 2022, a annoncé mardi l'adjoint à la maire PS Anne Hidalgo chargé de la transformation de l'espace public, David Belliard (EELV), en présentant sa réforme du stationnement. Les deux-roues motorisés pourront continuer à se garer sur les emplacements pour voitures. Les futurs tarifs, qui ne s'appliqueront pas aux véhicules électriques, équivaudront à 50% de ceux pratiqués pour les voitures, a annoncé l'élu, rappelant que "c'était un engagement de campagne" de 2020.

"C'est un vrai scandale !"

Une décision qui énerve passablement Manuel, un motard rencontré par Europe 1. "C'est un vrai scandale ! Il n'y a déjà pas assez de stationnements pour les deux roues [dans Paris]. Alors avant de le rendre payant, il faut le rendre accessible." Quelques rues plus loin, Kevin, un habitant de banlieue qui utilise son deux-roues tous les jours pour se rendre au travail est presque tombé de son engin en apprenant la nouvelle. "Forcément on va devoir chercher un parking en dehors de Paris et prendre les transports par la suite... Je ne sais pas si c'est le résultat voulu, mais bien évidemment ça va compliquer les choses." Même son de cloche pour Léna, elle aussi adepte du deux-roues. "Fallait bien que ça arrive un jour, c'est chiant", lâche-t-elle. 

"J'essaierai de moins me déplacer en scooter, je prendrai les transports", indique-t-elle résignée, tout en pointant que cela va mécaniquement rallonger ses temps de déplacement. 

Outre l'annonce des stationnements payants, David Belliard a également confirmé que la moitié des places de stationnement en surface, soit entre 60.000 et 65.000 et l'équivalent de 60 hectares, allaient être transformées au cours du mandat : trottoirs élargis, pistes cyclables, espaces végétalisés, terrasses, mobilier urbain.

En revanche, les personnes handicapées (+1.000), les véhicules en autopartage (+1.000), les professionnels (+1.000 places de livraison) et les taxis (+100) vont voir leurs nombres de places de stationnement respectives s'agrandir, s'est-il engagé. Dès le 1er août 2021, le tarif visiteur pour les automobiles passera de 4 à 6 euros l'heure dans le centre de la capitale (du Ier au XIe arrondissement) et de 2,4 à 4 euros l'heure dans les arrondissements extérieurs. "À Londres, c'est 8 euros", a comparé David Belliard.

Les FPS augmentent

Les forfaits post-stationnement (FPS), qui remplacent depuis 2018 les contraventions, vont également connaître une nette augmentation : de 50 à 75 euros dans le centre, de 35 à 50 euros dans les arrondissements extérieurs. Jusqu'ici gratuit, le stationnement dans les bois de Vincennes et Boulogne va devenir progressivement payant à partir de l'automne, à 4 euros de l'heure, a également annoncé David Belliard.

Concernant les deux-roues, les professionnels du soin à domicile les utilisant bénéficieront du stationnement gratuit, et les autres professionnels d'un tarif spécifique, a précisé l'adjoint, qui prévoit d'ajouter 5.000 places de stationnement aux 40.000 existantes pour cette catégorie de véhicules. L'interdiction de stationner sur les trottoirs perdure, a-t-il dit, appelant la future police municipale parisienne à "sanctionner plus durement le stationnement sauvage" des deux roues motorisés.