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Guillaume Dominguez, avec AFP / Crédits photo : Quentin De Groeve / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
La marche "contre les racismes et l'islamophobie" a rassemblé environ 3.000 personnes à Paris, selon une source policière. Cette manifestation avait d'abord été interdite par le préfet de police avant d'être autorisée par la justice.

Plusieurs milliers de personnes ont défilé dimanche à Paris "contre les racismes et l'islamophobie" dans le cadre d'une marche visant en particulier "les violences policières", qui avait été interdite par le préfet de police puis autorisée par la justice, a constaté une journaliste de l'AFP. La manifestation a rassemblé environ 3.000 personnes, selon une source policière.

Une marche à l'appel de plusieurs organisations, dont LFI

Marchant derrière une banderole "Nos enfants sont en danger", les manifestants sont partis de Barbès en début d'après-midi à l'appel d'une cinquantaine d'organisations dont La France insoumise, le NPA (Nouveau parti anticapitaliste), Attac et Solidaires.

"Il fallait penser une mobilisation hors marche blanche et événements dramatiques" car "les violences policières, ce sont les violences les plus graves qui touchent nos enfants, ceux des quartiers, les enfants pauvres, noirs ou arabes", a estimé auprès de l'AFP Yessa Belkhodja, co-initiatrice de cette marche. Mais "ces violences ne sont qu'une partie des violences, il y a des violences quotidiennes", a-t-elle ajouté.

La manifestation devait s'achever place de la République avec un concert à 18 heures auquel devait participer le rappeur Médine. "Nos enfants ne sont pas des gibiers de flics", clamaient des pancartes. Sur d'autres, citant Frantz Fanon, on pouvait lire "le racisme est une plaie de l'humanité".

Des keffiehs en solidarité avec la population de la bande de Gaza

Selon la psychiatre Fatma Bouvet de la Maisonneuve, "les gens sont de plus en plus conscients que la France garde un imaginaire collectif colonial et qu'un certain nombre de personnes issues des pays des ex-colonies sont considérées comme des sous-hommes". "Il y en a marre de cette justice à deux vitesses", de "ces regards quand on sort de nos quartiers", ces "fouilles, ces délits de faciès", a témoigné une manifestante, Jennifer Kalam, auxiliaire de puériculture de 44 ans.

Comme elle, de nombreux manifestants portaient un keffieh en solidarité avec la population de la bande de Gaza, où l'armée israélienne a de nouveau effectué des bombardements meurtriers dimanche, notamment sur la ville de Rafah. La manifestation, sur laquelle flottaient des drapeaux palestiniens, avait lieu plus de six mois après le début de la guerre contre le Hamas dans le territoire palestinien à la suite de l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas.

"Toutes les vies se valent", lance Mathilde Panot sur le conflit Israël-Gaza

"Si nous sommes ici dans un moment où on déshumanise largement les Palestiniens, (....) c'est pour dire que toutes les vies se valent. (...) Le fil rouge que nous portons aujourd'hui, c'est l'égale dignité des êtres humains", a dit à quelques journalistes la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot, présente aux côtés des membres de son groupe Eric Coquerel et Danièle Obono.

La manifestation avait été interdite jeudi par la préfecture de police au motif que la dénonciation "dans son appel des 'crimes policiers' à l'encontre des jeunes" était "propice à attirer des composantes recherchant délibérément les affrontements avec les forces de l'ordre", au risque de "troubles à l'ordre public". Saisi en référé, le tribunal administratif de Paris avait suspendu vendredi cette interdiction, jugeant qu'elle portait "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation".