Pap Ndiaye : «Difficile de parler des questions ethno-raciales de manière nuancée» en France
En visite à l'université de Washington, le ministre de l'Éducation français Pap Ndiaye a évoqué les questions ethno-raciales en France devant un parterre d'étudiants. Accusé de wokisme par ses opposants politiques, l'écrivain a évoqué sans tabou la question de race en Hexagone, qui reste très sensible.
En déplacement aux États-Unis dans une université à Washington, Pap Ndiaye a indiqué qu’il était "difficile de parler des questions ethno-raciales en France de manière nuancée". Le ministre de l'Éducation souligne ainsi la différence, selon lui, avec les États-Unis.
Ces propos interpellent en France, alors que le ministre est accusé de wokisme par ses opposants politiques. "Le concept de race reste très sensible en France", a déclaré Pap Ndiaye devant des étudiants afro-américains, s’attirant ainsi les critiques d’une partie de l’opposition.
Le locataire de la rue de Grenelle reprend en effet ses anciens habits d’universitaire, délaisse un temps son costume de ministre, qui impose traditionnellement à l’étranger d’évoquer avec prudence les questions intérieures. "L’État français est officiellement indifférent à la couleur de peau", dit-il. "C’est une belle idée, bien sûr, mais la réalité impose une approche plus concrète", affirme le ministre.
L'envie de "développer une culture plus inclusive dans nos écoles"
Pap Ndiaye reste ainsi fidèle à l’approche américaine sur les questions de race, et ce, à rebours du modèle universaliste français qui ne reconnait pour seule communauté la communauté nationale. Le ministre de l’Éducation explique enfin que la puissance de l’extrême droite en France empêche d’aborder les questions ethno-raciales de manière complexe.
"Je peux attester du prix à payer quand on ose en parler", déclare Pap Ndiaye, en référence aux nombreuses critiques qui ont suivi sa nomination rue de Grenelle . "Cela ne nous empêchera pas de travailler activement pour développer une culture plus inclusive dans nos écoles", conclut le ministre, qui s’inscrit ainsi définitivement comme l’antithèse de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.