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Ophélie Artaud , modifié à
Pour faciliter le départ des femmes victimes de violences conjugales de leur domicile, plusieurs dispositifs sont en train d'être mis en place. Le pack nouveau départ, pour l'instant testé dans cinq départements, et l'aide d'urgence, qui sera généralisée à partir du 1er décembre prochain. Invitée d'Europe 1, la ministre de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Couillard, a détaillé ces mesures.

Depuis le début de l'année 2023, 121 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, selon les chiffres du collectif féministe Nous Toutes. Un chiffre déjà supérieur à celui de 2022, où 118 féminicides avaient été recensés. 24 de ces femmes avaient signalé des violences. Face à ce constat, le gouvernement souhaite mettre en place plusieurs dispositifs pour aider les victimes de violences conjugales à quitter plus facilement leur domicile. Invitée d'Europe 1 matin week-end dans le cadre de la journée mondiale contre les violences faites aux femmes, la ministre de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Bérangère Couillard, est revenue sur deux mesures qui devraient, à terme, être généralisées.

À commencer par le pack nouveau départ, pour l'instant déployé dans cinq départements. "Aujourd'hui, c'est sept allers-retours en moyenne pour que les femmes partent de leur domicile. On sait à ce moment-là qu'il y a le passage à l'acte et que les féminicides arrivent. C'est pour ça qu'on déploie le pack nouveau départ. Ça va permettre d'avoir un agent de la CAF qui va coordonner le départ des femmes avec l'aide des associations locales", détaille la ministre.

L'aide d'urgence généralisée à partir du 1er décembre

Une manière de faciliter le départ des femmes victimes de violence du domicile conjugal. "Si une femme ne part pas, c'est parce qu'il y a évidemment la notion d'emprise, mais c'est aussi parce qu'il y a des contraintes administratives pour trouver un logement, pour la garde des enfants, pour les démarches juridiques. Ça va être facilité justement avec l'aide de cet agent de la CAF. Ce qu'on souhaite, c'est limiter le nombre d'allers-retours et faire en sorte de sauver des vies", reprend Bérangère Couillard. Plusieurs autres départements vont expérimenter ce dispositif à partir de 2024. Il devrait être déployé dans tout le pays à la fin 2025.

À cela s'ajoute la mise en place d'une aide d'urgence, qui sera généralisée dans toute la France à partir du 1er décembre. "C'est une aide qui va aller de 243 euros à plus de 1.300 euros en fonction de la situation familiale et des revenus de cette femme qui souhaite quitter le domicile. Il suffira d'avoir une plainte ou une ordonnance de protection et la somme se débloque par la CAF en 3 à 5 jours ouvrés, ce qui est très rapide et ce qui permet justement d'advenir aux premières dépenses nécessaires au départ de ces femmes", mais aussi de leurs enfants. Car dans huit cas sur dix, les femmes victimes de violences sont aussi mère de famille.

Ce samedi, des associations féministes et des syndicats appellent à manifester dans toute la France pour une meilleure protection des femmes victimes de violences. Les organisatrices appellent notamment à plus de prévention à l'école, et réclament la création de 15.000 places d'hébergements pour les femmes qui fuient un conjoint violent.