Ouverture du centre pour SDF dans le 16ème arrondissement de Paris : "On va tout faire pour que ça aille bien"

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Justin Morin avec M.R.

Malgré l'opposition des riverains, le centre d'accueil pour SDF a ouvert samedi. Si certains s'en réjouissent, d'autres craignent pour leur sécurité.

Le projet avait fait beaucoup de bruit lorsqu'il avait été présenté il y a quelques mois. Ce centre est désormais ouvert. Il a été inauguré samedi par la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, et la maire de Paris, Anne Hidalgo. Les premiers sans-abris sont arrivés dès mercredi, un peu plus tôt que prévu. Dans le quartier, beaucoup d'habitants s'étaient mobilisés contre l'implantation de ce centre d'accueil. Le bâtiment avait même failli prendre feu mi-octobre après un début d'incendie probablement d'origine criminelle. Mais aujourd'hui, la situation semble plus apaisée.

"Il ne faut pas avoir peur." Tout le quartier est désormais au courant. Les premières personnes relogées dans le centre d'urgence sont arrivées depuis quatre jours, et de la lumière s'échappe désormais des fenêtres. Christine, une habitante du quartier, s'en réjouit presque. "Oui, ils sont là ! On va tout faire pour que ça aille bien. Je sais que dans mon immeuble, il y a beaucoup de gens qui ont peur, la sécurité... Mais il ne faut pas avoir peur, il y a un cinéma autour de tout ça."

Un peu plus loin, comme tous les jours, Anne-Marie promène son chien. Elle non plus n'a pas compris l'opposition liée au centre d'hébergement d'urgence. "J'ai reçu une lettre contre ce centre. Je n'ai pas répondu. S'ils sont tranquilles et qu'ils n'embêtent pas les riverains, il n'y a aucun problème."

La crainte que le quartier se déclasse. Mais tous les riverains ne sont pas aussi optimistes. Certains craignent encore l'arrivée de migrants alors que ce centre n'a pas vocation à les accueillir. D'autres ont peur que le quartier se déclasse. "Mon coeur me dit qu'il faut accueillir les gens, mais ma tête me dit qu'il faut faire attention", explique Delphin. "On a peur que ça abîme le quartier parce qu'ils vont laisser des détritus partout. Ils vont laisser des canettes. Ça ajoute à l'insécurité."

Au lendemain de l'inauguration, une cinquantaine de personnes ont déjà trouvé refuge dans ce centre d'accueil qui compte 200 places. Elles devraient y rester au maximum six mois, le temps de trouver un logement à plus long terme.