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Sandrine Prioul, édité par Laura Laplaud
Dans la traînée du film "Ouistreham", sorti dans les salles le 12 janvier, plusieurs entreprises sensibilisées au sort des agents d’entretiens travaillant la nuit ont passé des accords avec les sociétés de ménage pour permettre à leurs agents de travailler de jour. Europe 1 s’est rendue dans une entreprise vertueuse et résolue à montrer l’exemple.

Vider les poubelles des bureaux à 4 heures du matin est-il justifié ? À la suite du succès du film Ouistreham d’Emmanuel Carrère, une adaptation du roman Le quai de Ouistreham de Florence Aubenas publié en 2010, des entreprises franchissent le pas et offrent à leurs agents d’entretien des horaires de bureau plutôt que des horaires de nuit. Europe 1 s’est rendue dans une entreprise vertueuse et résolue à montrer l’exemple.

Place au ménage de jour

À Hérouville-Saint-Clair, dans le Calvados, l’entreprise Legallais incite les patrons à faire évoluer les horaires de nettoyage des bureaux. "En 2014, on était peut-être avant-gardiste, en tout cas, aujourd'hui, c'est une évidence", explique Olivier Lemarchand, se faisant le porte-voix d'une initiative de bon sens. "On a eu beaucoup de retours d'entrepreneurs qui nous disaient 'on se rend compte que c'est facile, on y avait tout simplement pas pensé'". 

Terminé le ménage de nuit, place aux horaires de bureau. "Maintenant, je fais des choses comme une personne normale, prendre ses petits-enfants en week-end, aller faire les magasins, être femme tout simplement", raconte Patricia Prieur.

Grâce à un accord entre son employeur et le client, la vie de Patricia a été bouleversée. Elle ne se lève plus à 3 heures et demie du matin pour rejoindre des bureaux dans le froid de la nuit. "Je commençais à 5 heures. J'ai accumulé différents sites. Nous quand on dit 'j'ai trouvé du travail', c'est une heure, deux heures. Il faut se lever, c'est tout", confie-t-elle.

À Ouistreham, près d'un million de voyageurs entre la France et l'Angleterre transite chaque année et entraîne le nettoyage systématique des ferrys stationnant dans le port. Changer le rythme de ces salariés précaires pour améliorer leurs conditions de travail est-il envisageable ? Près de Caen, les chefs d'entreprise sont de plus en plus nombreux à y penser et à franchir le pas.