Onze attentats déjoués depuis le début de l'année en France

"Evidemment il peut demain se passer en France ce qui s'est passé à Barcelone", a nuancé le ministre.
"Evidemment il peut demain se passer en France ce qui s'est passé à Barcelone", a nuancé le ministre. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP , modifié à
C'est ce qu'a annoncé vendredi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

Onze attentats ont été déjoués depuis le début de l'année en France, a annoncé vendredi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, lors de l'installation du nouveau Directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), Laurent Nuñez.

"Importance de la menace". Selon une source proche du dossier, le dernier projet a été déjoué avec l'arrestation la semaine dernière à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, d'une personne souhaitant s'attaquer aux forces de l'ordre. "Onze attentats ont été déjoués depuis le début de l'année et évidemment il peut demain se passer en France ce qui s'est passé à Barcelone", a déclaré le ministre, en référence à l'attaque à la camionnette qui a fait 16 morts le 17 août. "On voit bien l'importance de la menace et l'équilibre qu'il faut rechercher entre sécurité et liberté", a-t-il ajouté, alors que les opposants au projet de loi antiterroriste, qui y voient "l'instauration d'un état d'urgence permanent", appellent à manifester dimanche.

DGSI, "principal coordinateur". Dans ce projet de loi, destiné à prendre le relais au 1er novembre du régime exceptionnel de l'état d'urgence instauré après les attentats djihadistes du 13 novembre 2015 à Paris, figure notamment "le renforcement du positionnement de la DGSI comme principal coordinateur de la lutte contre le terrorisme islamiste".

Le ministre a affirmé qu'il souhaitait voir "aboutir prochainement" les réflexions en cours sur l'évolution du dispositif de coordination interne au ministère de l'Intérieur avec la fusion de l'Uclat (l'unité de coordination de la lutte antiterroriste) et de l'Etat-major opérationnel de prévention du terrorisme (Emopt). "Dans un contexte d'accroissement significatif des moyens, il vous appartiendra de continuer à adapter le profil de vos agents et de veiller à l'évolution constante de vos moyens technologiques", a ajouté le ministre à l'intention de M. Nuñez, soulignant que les effectifs étaient de 1.200 agents en 2013 et atteindront 4.368 en 2018.

"Si la lutte contre le terrorisme islamiste constitue évidemment notre principale priorité, la DGSI devra rester active pour faire face aux autres formes de menaces", a ajouté Gérard Collomb, faisant notamment référence à l'espionnage ou aux cyberattaques. "Nous sommes pleinement mobilisés aux côtés des préfets", a affirmé Laurent Nuñez, se disant conscient des "efforts qu'il va falloir mettre en place en terme de management, d'immobilier, de formation et d'acculturation de nos équipes", composées majoritairement de policiers.