"On veut le président !" : Annick Girardin chahutée par les "gilets jaunes" à son arrivée à La Réunion

Annick Girardin gilets jaunes la réunion 1280 Richard BOUHET / AFP
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Gwendoline Debono, édité par Anaïs Huet , modifié à
Se disant consciente du "ras-le-bol généralisé" et de la "souffrance des gens" à La Réunion, la ministre des Outre-mer a dit souhaiter "qu'on puisse s'asseoir tous ensemble pour dialoguer et trouver les points de sortie de cette crise."
REPORTAGE

C'est sous les huées qu'Annick Girardin est sortie de l'aéroport. La ministre des Outre-mer est arrivée mercredi à La Réunion pour dialoguer avec les "gilets jaunes", très actifs sur l'île. Un appel à monter 300 barrages pour l'occasion avait même été lancé.

À peine le pied posé sur le sol réunionnais, Annick Girardin s'est rendue sur un rond-point situé à proximité de l'aéroport, où l'attendaient 2.000 "gilets jaunes", dont certains criaient "Démission".

Un dialogue difficile à construire. Juchée sur une palette, la ministre des Outre-mer écoute leurs revendications. L'hostilité se dissipe au profit de la parole. Une retraitée prend le micro et demande une hausse des retraites. Le coût de la vie sur l'île, plus cher qu'en métropole, est rappelé par la foule et les orateurs. L'un d'eux se plaint de l'intervention des forces de l'ordre. "Je vais leur demander de respecter l'ensemble des manifestations pacifiques. Et je vais aussi vous demander de faire le moins de blocages possibles", lui répond la ministre. "Non", rétorquent les manifestants, qui réclament d'abord des mesures concrètes.

Les "gilets jaunes" réclament Macron. Annick Girardin veut convaincre : "Vous avez en face de vous quelqu'un qui veut vous vous comprendre, quelqu'un qui veut vous aider." Dans un long discours, une femme expose à la ministre les maux dont souffre l'île, à commencer par le clientélisme et les discriminations. Elle termine par une demande précise : "Monsieur Macron peut prendre l'avion, mais il ne vient pas à La Réunion. Aujourd'hui, on veut le président. Puisque les saints ne peuvent rien faire, nous voulons désormais parler au Bon Dieu."