"On risque de ne pas rentrer à la maison" : dans les Landes, des habitants évacués inquiets face aux inondations

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Stéphane Place et Ronan Coquelin, édité par Tiffany Fillon

Les Pyrénées-Atlantiques ont été placées en vigilance rouge inondations vendredi après-midi, mais c'est dans le département limitrophe des Landes, en vigilance orange, qu'environ 600 personnes étaient évacuées dans le calme "par mesure de précaution", en prévision d'un pic de crue samedi matin. À Peyrehorade, commune fortement touchée par les inondations, des habitants reviennent sur cette journée éprouvante, au micro d'Europe 1.

Alors que des intempéries violentes ont provoqué vendredi la mort d'une personne dans les Pyrénées-Atlantiques, placées en vigilance rouge inondations, la situation reste très préoccupante dans plusieurs départements du Sud-Ouest, notamment dans la ville de Peyrehorade. Dans cette commune des Landes, le Gave, la rivière qui arrose la ville, déborde.

Ces dernières heures, des trombes d'eau se sont abattues sur cette petite ville au point qu'il a fallu évacuer un quartier complet. 600 personnes ont été invitées à quitter leur domicile parce que l'eau était en train de monter. Pour les habitants, évacués dans l'après-midi, cette crue s'avère inquiétante pour les heures à venir. C'est le cas de Claire, qui a rejoint, dans la soirée, le centre d'accueil ouvert spécialement dans le centre de Peyrehorade. 

"L'eau est arrivée sur la route et derrière la maison. On ne voulait pas partir mais on est venu nous chercher. On a dit : 'Non, on reste parce qu'on a un étage dans la maison. Ça ne va pas monter jusqu'en haut'", raconte Claire. "Ils sont revenus ce soir nous chercher. Il a fallu embarquer, là. Ils nous ont pris et hop ! Il a fallu partir. Ils sont venus nous chercher avec les bateaux. On risque de ne pas rentrer à la maison". 

"On a les médicaments, c'est le principal"

Dans la précipitation, Claire explique avoir eu à peine le temps de prendre quelques affaires. "J'ai pris des trucs que j'ai mis dans le sac. On a les médicaments, c'est le principal. Misère !", se plaint-elle. Malgré cette situation peu confortable, des repas chauds ont été préparés et des lits de camps ont été disposés dans la salle qui accueille la vingtaine de personnes hébergée sur le total des 600 évacués. Beaucoup d'entre eux ont été se réfugier chez des membres de leur famille ou chez des amis.

De son côté, Yann, un commerçant, retrace les différents événements qui ont eu lieu pendant cette journée éprouvante. "Les pompiers sont passés au magasin en disant : 'Prévoyez vraiment de rentrer chez vous rapidement parce que l'eau monte.' Ils ont mis des sacs de sable le long de la digue. Mais, cela ne va rien arrêter du tout", se désole-t-il. "Ils ont bloqué la route donc on ne peut plus prendre l'autoroute"

Les gendarmes ont, en effet, bouclé le quartier dans le sud de Peyrehorade qui est chaque année inondé, et la sortie de l'autoroute a été fermée. L'eau commençait à atteindre l'intérieur de certaines maisons en fin de journée, a constaté un photographe de l'AFP. 

"Des employés bloqués dans leur magasin"

Témoin de la montée des eaux, Yann rapporte plusieurs témoignages d'habitants très préoccupés par ces inondations. "Des clients passent et me disent qu'ils ont les pieds dans l'eau. Juste à côté de chez nous, à Bidache, des employés sont bloqués dans leur magasin et ne peuvent pas rentrer chez eux parce que l'eau est montée. Ils sont submergés", raconte-il. 

À Peyrehorade, un pic de crue est attendu samedi à 5,50 mètres entre 6 heures et 8 heures, soit proche de la crue record de juin 2018 (5,68 m). Quelque 70.000 foyers restaient privés d'électricité vendredi soir, surtout sur la façade sud-ouest, après des pluies et vents violents qui ont balayé le littoral atlantique et l'intérieur, faisant un mort et cinq blessés, tandis que les inondations menaçaient dans les Pyrénées-Atlantiques, en vigilance rouge.