Depuis 2018, la mission d'accompagnement des blessés de la police nationale leur apporte un soutien administratif, médical, psychologique. 1:42
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Clément Bargain, édité par Yanis Darras
Prendre le temps de soigner ses plaies. Depuis 2018, la police nationale propose à ses fonctionnaires blessés en mission, des séjours de reconstruction. Loin des tracas du quotidien, les agents sont invités à repenser leurs blessures avec d'autres collègues. Europe 1 s'est rendue dans un de ses séjours, pour mieux comprendre leur fonctionnement.

Victime d'un accident de la route lors d'une intervention ou d'un jet de pierre et même parfois touché par balle : chaque année, près de 15.000 policiers sont blessés en France. Une proportion de fonctionnaires non négligeable, qui sont désormais pris en charge par l'administration. Depuis 2018, la mission d'accompagnement des blessés de la police nationale leur apporte un soutien administratif, médical, psychologique, avec notamment des séjours de reconstruction. Pour la première fois, Europe 1 a pu y participer.

À Tréveneuc, dans les Côtes d'Armor, un village vacances accueille cette semaine dix policiers et CRS. Pour ses blessés, ces quelques jours en bord de mer son l'occasion de s'évader et d'échanger entre collègues, autour de nouveaux sports. Parmi la dizaine de policiers et CRS accueillis dans ce village vacances, Émilie, 31 ans.

"J'étais défigurée"

"J'ai été très, très amochée. Tout le côté droit était touché. J'étais défigurée. Et j'ai une artère qui est sectionnée en deux à l'arrière de la tête", explique-t-elle au micro d'Europe 1. La jeune femme a été victime d'un accident de la route violent. Son fourgon de police a été percuté par un chauffard sous emprise de la drogue. "Ça a été pendant plusieurs mois très compliqués. On n'est pas comme avant, ça c'est sûr et on a toujours ce traumatisme qui est là", souligne la policière. 

Tous ici ont été gravement blessés en intervention, avec parfois la difficulté d'en parler. "L'image du policier, c'est celui qui doit être à l'épreuve de tout ce qui peut lui arriver dans sa carrière. On reste des êtres humains comme les autres et un séjour comme ça, ça me permet d'extérioriser", explique pour sa part Gregory. 

Déjà 900 personnes suivies depuis le début de l'année

Ces séjours de reconstruction sont supervisés par Nathalie Breteau, cheffe de la mission d'accompagnement des blessés de la police nationale. "Ça leur permet s'ils n'ont pas encore repris le travail, de reprendre l'activité dans de bonnes conditions. S'ils ont déjà repris, c'est surtout un temps de reconnaissance de la part de l'institution", juge-t-elle. 

Depuis le début de l'année, déjà, 900 fonctionnaires blessés ont été accompagnés.