«On n'en voit pas la fin» : après six jours de feu, la fatigue des pompiers se fait sentir

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Benjamin Peter (envoyé spécial à Landiras), édité par Laura Laplaud , modifié à

Après six jours de feu qui ne cesse de progresser, le moral des pompiers commence à être atteint et la fatigue commence gagner les équipes. Des équipes médicales, des psychologues viennent à leur rencontre pour évaluer leur état et au besoin les mettre au repos. Europe 1 s'est rendue sur place, à Landiras.

On essaie de parler d'autre chose dans la salle des fêtes de Landiras . En six jours, le feu a ravagé plus de 10.000 hectares en Gironde . Par conséquent, le moral des pompiers commence à être atteint et la fatigue gagne les équipes mobilisées. Dans cette salle, les soldats du feu peuvent se reposer, manger un morceau, penser à autre chose. Brice, revient de mission, les traits tirés. "Une petite carence de sommeil", plaisante-t-il.

"On n'y pense pas, sinon on arrête"

"Ça commence à s'accumuler et à cogner fort. Malheureusement, on n'en voit pas la fin. Mais on ne va pas y penser. On n'y pense pas, sinon on arrête. Mais ça va, il faut être là quand il faut être là", lance-t-il.

Pour détecter les fatigues physiques et nerveuses, une vingtaine d'infirmiers, de médecins et de psychologues sont déployés sur chaque feu. Fabien Senet est infirmier sapeur-pompier, toute la journée, il va à la rencontre de ses collègues pour voir s'ils sont toujours en état pour combattre les flammes.

"Un métier de gens passionnés"

"C'est un réseau de communication avec la chaîne de commandement qui nous permet de dire : 'Cette partie de l'équipe doit être mise au repos maintenant ou peut continuer son action.' Si on les laisse faire, on ne les arrête pas. Ils continueraient tant qu'ils tiennent debout, tant qu'ils ont l'envie, tant qu'ils ont l'énergie parce que ça reste un métier de gens passionnés, de gens investis et c'est à nous de les arrêter", raconte-t-il.

Alors qu'un sentiment d'impuissance peut les gagner face à l'ampleur de ce feu, psychologues et infirmiers assurent que les témoignages de soutien, comme la nourriture ou les dessins d'enfants qu'ils ont placardés à l'entrée de la salle des fêtes, peut les empêcher de flancher.