gironde 2:11
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Benjamin Peter, édité par Thibault Nadal , modifié à
Près de six jours après le début des incendies, les deux gigantesques feux de forêt ont ravagé près de 11.000 hectares de végétation et ne sont toujours pas fixés, selon un dernier bilan de la préfecture. Mais surtout, les pompiers craignent désormais les conditions météorologiques des prochaines heures.

La Gironde n'en a pas fini avec ses deux incendies. Plusieurs reprises de feux ont menacé la nuit dernière les campings de la dune du Pilat qui ont dû être évacués. Les prochaines heures s'annoncent compliquées, notamment, car le feu a parcouru 300 hectares depuis ce matin, malgré la chaleur et malgré le vent. Mais ce qui préoccupe désormais les pompiers, c'est que ce vent va tourner la poussée vers le sud ouest. Et d'ici à ce soir, il devrait partir cette fois vers le Nord, le Nord-Est. La décision a donc été prise d'évacuer entièrement le village de Cabanac. Ce sont un peu plus de 2.000 personnes qui sont concernées.

"Il ne faut pas revenir dans les secteurs qu'on évacue"

Pour le sous-préfet de Langon, Vincent Ferrier, ça montre qu'il faut continuer à respecter les ordres d'évacuation. "On avait depuis quelques jours des habitants de Cabanac et de Villagrains qui se sentaient un peu loin du feu et qui disaient 'pourquoi on ne rentre pas'. On comprend pourquoi on ne permet pas cela, parce qu'avec un vent qui change de direction, on sera en difficulté si on avait autorisé ces retours", explique-t-il, avant d'appeler à la responsabilité collective.

"Il ne faut pas revenir dans les secteurs qu'on évacue parce que d'abord, ils se mettent en danger et puis, par ailleurs, il mettrait en danger potentiellement les personnes, notamment les pompiers, qui seraient amenés à venir les chercher si c'était compliqué". Une crainte partagée aussi par Patrick Davet, le maire de La Teste-le-Buch : "Notre crainte reste toujours la même. C'est par rapport à ce front que nous avons créé, avec les pare-feux. Au niveau du front, il y a peu de probabilités qu'on se fasse surprendre. Par contre, le feu avec le vent peut passer à côté et si passe à côté, on est en difficulté. Aujourd'hui, le feu n'est pas fixé, il n'est pas maîtrisé. Il est aujourd'hui sous contrôle", décrypte l'édile.

Des conditions météos jugées "critiques"

Depuis quelques heures, tous les dispositifs de contre-feux tactiques, de ligne d'appui, de retardant qui avaient fonctionné sur l'avant du feu, notamment cette nuit, sont en train d'être tracés sur la nouvelle ligne de front. En plus de cela, les conditions météo jusqu'à demain soir sont qualifiées ici de "critiques'. Avec 44 degrés, à peine 10% d'humidité dans l'air et des rafales de vent jusqu'à 60 km/h.