«On est à l’abri de rien» : à Besançon, l'une des villes où le trafics de drogue est le plus présent, les habitants pointent l'insécurité
D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, Besançon est la troisième ville de plus de 100.000 habitants qui compte le plus grand nombre de mises en cause pour trafic de stupéfiants en 2023. Sur place, les habitants témoignent de certains quartiers complètement gangrénés par les trafics.
Sur le podium d'un triste classement. D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, Besançon se hisse à la troisième place du classement des villes de plus de 100.000 habitants qui compte le plus grand nombre de mises en cause pour trafic de stupéfiants en 2023. Sur place, les habitants alertent sur l'insécurité dans certains quartiers gangrénés par les trafics. Et c'est notamment le cas dans le quartier Planoise, à la périphérie sud-ouest de la ville.
"Ça tire de partout"
Ici, les règlements de compte entre bandes rivales se multiplient. Maxime, un habitant qui ose à peine sortir de son immeuble. "On est à l'abri de rien ici", lâche-t-il, évoquant une "guerre de quartier, une guerre entre gérants des points de deal". "Ça peut faire peur parce qu'à tout moment, il peut t'arriver un truc, ça tire de partout, tu peux te prendre une balle perdue, un coup de couteau... tout peut arriver."
Même constat pour ce couple qui habite le bâtiment juste en face. Les dealers se montrent de plus en plus agressifs. "Si tu n'es pas de chez eux, tu te fais insulter", rapporte l'homme. "J'ai vu des mecs balancer des cocktails Molotov sur des bagnoles de flics." "C'est comme si la violence était banalisée ici", renchérit sa compagne. "Ils ne se cachent pas, c'est considéré comme normal."
Dans un autre quartier au nord de la ville, où les scènes d'ultra-violence sont récurrentes, Nabil a même dû se fixer son propre couvre-feu, pas de sortie après 19 heures. "On entend des coups de feu la nuit, le soir parfois. Ça m'inquiète un peu, on a tendance à ne pas trop sortir tard le soir dans le coin."
Un quartier où les saisies des forces de l'ordre sont importantes, comme celle du 24 février dernier, où la gendarmerie a mis la main sur plus de 300.000 euros, en numéraire et en drogue.