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Jean-Luc Boujon (à Grenoble)
On le surnomme le violeur à la trottinette. Depuis deux mois, une série de viols et d'agressions sexuelles plonge Grenoble dans la psychose. Le mode opératoire est toujours le même : un homme en trottinette fonce sur des jeunes femmes pour les faire tomber et les agresser. Les Grenobloises changent leurs habitudes en attendant que le violeur soit interpellé. 

La psychose gagne Grenoble. Depuis plusieurs semaines, un homme d'une vingtaine d'années a agressé au moins neuf femmes dans les rues du centre-ville et des communes voisines. Son mode opératoire est toujours le même. L'homme attaque tard la nuit ou tôt le matin, suivant ses victimes en trottinette avant de leur foncer dessus. Ces dernières tombent alors par terre et se font agresser. Si la police assure traquer celui qui est désormais surnommé "le violeur à la trottinette", les Grenobloises avouent être terrorisées à l'idée de rencontre sa route. 

"Ça fait peur de sortir le soir"

Sur les réseaux sociaux, Célia, étudiante de 26 ans, voit passer les signalements. "Attention au violeur à la trottinette" peut-on lire sur un poste, avec la description du suspect : "Un homme jeune, la vingtaine, 1m70, cheveux roux, teint pâle, habillé de noir." 

"C'est vrai que ça fait peur de sortir le soir", confie-t-elle au micro d'Europe 1. On se dit à tout moment, il peut nous bousculer, on perd connaissance et après, on ne sait pas ce qu'il adviendra. J'ai changé beaucoup mes comportements. Par exemple, je sors beaucoup moins. Si demain on me dit : 'On sort au bar en ville' et je sais que je dois rentrer ensuite toute seule, alors je ne le ferai pas", poursuit la jeune femme. 

Solution de self-défense

Plusieurs de ces agressions ont eu lieu à côté de chez Sarah, jeune mère de famille. "On a peur, on s'inquiète pour nos enfants. Mais j'ai peur pour moi-même en fait, tout simplement" reconnaît-elle. "Je fais attention aux hommes en trottinette, même aux hommes qui se promènent derrière moi. J'ai très peur, et je vais avoir tendance à me retourner plusieurs fois". 

Alors, face à la psychose, Sarah imagine des solutions pour se protéger. "On réfléchit à se prendre une petite bombe lacrymo. J'y avais déjà pensé et je pense que je peux la prendre du coup". La police de Grenoble est très mobilisée sur ce dossier, multipliant depuis plusieurs jours les recoupements de témoignages et le visionnage des films de vidéosurveillance.