Les migrants ont rassemblé leurs effets personnels dans des sacs poubelles. 1:53
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Stéphane Burgatt (à Toulon), édité par Gauthier Delomez , modifié à
L'Ocean Viking a accosté ce vendredi matin dans le port militaire de Toulon dans le Var, après une vingtaine de jours à être resté bloqué en mer Méditerranée. Les migrants sont d'abord transférés dans un centre de vacances situé sur la presqu'île de Giens. Deux-tiers d'entre eux vont être répartis dans onze pays européens.

Les passagers de l'Ocean Viking ont rejoint la terre ferme vendredi dans le port militaire de Toulon, dans le Var, après une vingtaine de jours bloqués en mer Méditerranée. Au total, 230 migrants, dont 57 enfants, étaient à bord de ce navire humanitaire. Ils sont transférés par bus vers le centre de vacances du CCAS de l'énergie de Giens à Hyères, à 20 kilomètres du port dans une zone d'attente internationale. Europe 1 s'y est rendue en compagnie de Camille Chaize, porte-parole du ministère de l'Intérieur.

Un centre de vacances duquel "les migrants ne peuvent pas sortir"

Les rotations d'autocars se poursuivent entre la base navale et ce centre de vacances, situé sur la pointe sud de la presqu'île. "Ce centre accueille un certain nombre de colonies et autres (...). Ce sont des logements assez simples, assez chiches mais très dignes", souligne la porte-parole au micro d'Europe 1.

Ce centre est "idéal parce qu'il est très grand pour accueillir ces migrants qui ont besoin une fois de plus de repos et de conditions de vie humaines", ajoute Camille Chaize, qui note également qu'il s'agit d'"un espace de sécurité. Il y a un certain nombre de contrôles et la zone est clairement bouclée. Les migrants ne peuvent pas en sortir."

25 personnes ont eu prioritairement besoin de soins

Dès la descente du bus, chacun rassemble ses quelques effets personnels regroupés dans des sacs poubelles. Il y a des hommes, des femmes avec de jeunes enfants venus d'Afrique noire ou encore de Syrie. Ils sont bien souvent pieds nus et dans un état d'épuisement extrême. "J'ai eu un maux de tête qui m'a fatiguée", affirme une jeune malienne auprès d'Europe 1, en remerciant la France d'avoir accepté d'accueillir le bateau.

Selon la préfecture du Var, "25 personnes identifiées comme ayant besoin de soins ont été prioritairement prises en compte : une personne a été orientée vers le centre hospitalier de Toulon pour une prise en charge adaptée". Celle-ci ajoute que "les quatre personnes évacuées la veille, par hélicoptère vers Bastia, ont elles aussi rejoint le centre de Giens."

Aussi, toujours selon le communiqué de la préfecture, "les 44 mineurs non accompagnés ont été pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance du Conseil départemental et ont été conduits dans un lieu d’accueil spécifique."

Ces onze pays qui acceptent de les accueillir

Les bénévoles de la Croix-Rouge se chargent d'offrir à ces migrants une boisson chaude, mais aussi de prévenir leurs familles. Leurs dossiers de demande d'asile ne seront instruits qu'à compter de ce samedi, mais le temps de l'enquête commence déjà. Après les vérifications de sécurité de la DGSI, la police aux frontières débute ses auditions dans le but de remonter les filières de passeurs.

À la fin, les deux-tiers des passagers de l'Ocean Viking, soit 175 personnes, vont quitter la France et rejoindre onze pays qui ont accepté de les accueillir, à savoir l'Allemagne, le Luxembourg, la Bulgarie, la Roumanie, la Croatie, la Lituanie, Malte, le Portugal, l'Irlande, la Finlande et la Norvège.

La France va garder un tiers de ces passagers, soit environ 80 personnes, tout comme l'Allemagne. Les autres seront répartis dans les neuf derniers pays européens.