obsèques Yvan Colonna 2:13
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Frederic Michel édité par Wassila Belhacine , modifié à
Les obsèques d'Yvan Colonna, agressé par un autre détenu lors de sa peine de prison pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, auront lieu ce vendredi après-midi, à Cargèse (Corse-du-Sud), fief familial des Colonna. Des hommages et des temps de recueillement sont prévus dans le village pour honorer la mémoire du militant nationaliste.  

En Corse, le village de Cargèse va enterrer ce vendredi après-midi le militant indépendantiste Yvan Colonna, enfant du pays, mortellement agressé par un codétenu alors qu'il purgeait sa peine pour l'assassinat du préfet Claude Erignac. Arrivé de Marseille mercredi soir, 48 heures à peine après l'annonce du décès, le cercueil, accueilli par une haie d'honneur à Ajaccio, doit quitter le funérarium vendredi midi pour rejoindre le fief familial des Colonna. Yvan, décédé à 61 ans, avait été condamné par trois fois à la perpétuité pour l'exécution par balles du préfet Erignac, en février 1998 à Ajaccio. Un crime qu'il a toujours nié.

Des navettes mises en place à l'entrée de Cargèse

Le corbillard transportant le cercueil d'Yvan Colonna devrait d'abord s'arrêter devant la maison familiale, où un temps de recueillement dans l'intimité est prévu. Ensuite, à 15 heures, débutera la messe à l'église latine, au cœur du village de Cargèse, avec des chants corses, mais aussi grecs.

Le petit village attend du monde. Des navettes seront même mises en place à l'entrée de cette petite commune de 1.500 âmes qui avait été secouée, divisée par l'assassinat du préfet Erignac, par la cavale d'Yvan Colonna et sa condamnation. 

"Une journée île morte" 

Malgré les longues années qui sont passées, peu de personnes parlent à Cargèse de l'affaire. Ce vendredi, les rideaux des magasins devraient être fermés sur toute l'île. Des mouvements nationalistes et syndicaux appellent à des hommages.

Une journée, 'isou la morta',  île morte en corse, où tous les lieux publics et privés seront fermés, à l'image de la collectivité corse. Malgré la polémique, plusieurs mairies devraient mettre leurs drapeaux en berne et les marins du STC, le principal syndicat corse, appelle à 15h pendant une minute, a faire retentir les cornes de brume et a remplacé le pavillon tricolore par la Bandera, l'étendard corse.