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Francois Coulon avec GM
Les positions des éleveurs qui défendaient leur métier et celle des militants de la cause animale semblent irréconciliables.
REPORTAGE

Une "nuit debout" devant les abattoirs... C'est l'appel qui avait été lancé par une association qui dénonce la souffrance animale après la publication de nouvelles images chocs par l'association L214. Des veillées ont été organisées devant 33 abattoirs privés et municipaux en France, mais aussi en Belgique et en Suisse et notamment devant l'abattoir SVA de Vitré en Ille-et-Vilaine. Des éleveurs avaient décidé d'être là, eux aussi. Toute la soirée les échanges entre les deux groupes ont été tendus, comme a pu le constater le correspondant d'Europe 1 dans l'Ouest.

Une quarantaine de militants. Une quarantaine de personnes défendant la cause animale étaient réunies jeudi avec des fleurs et des bougies aux portes de l'abattoir pour rendre hommage aux animaux victimes de la maltraitance dans les abattoirs. Sur place, un autre groupe, d'agriculteurs de la coordination rurale, est également présent. "Ne mangez pas de viande, mais fichez nous la paix. Je ne devrais même pas être là pour écouter, fichez nous la paix", lance un agriculteur. "Vous n'existez pas", lance-t-il aux militants. "J'ai un combat à mener et je continuerai à me battre", rétorque alors une militante alors que le ton monte. "Nous aussi et c'est de nourrir l'humanité, c'est la mission que Dieu nous a confié", assène le même agriculteur, passablement énervé. Face à ces échanges, les militants présents conseillent aux agriculteurs de se "recycler dans les céréales ou les légumes". En vain, évidemment.

"On ne voit pas ce que l'on peut faire de mal". "On ne voit pas ce que l'on peut faire de mal aux animaux en les mangeant", tente d'expliquer l'agriculteur qui ne semble pas comprendre ce que lui reproche le groupe d'opposants. De son côté, la militante défend l'intérêt du végétalisme. "Je ne mange pas de viande depuis quinze ans et je suis en bonne santé", avance-t-elle. La réponse des agriculteurs ne se fait pas attendre. "C'est votre choix, vous faites ce que vous voulez de votre cul, mais vous venez sur notre terrain et on va vous dire merci peut-être ? Pourquoi vous venez nous emmerder ? Nous on a nos animaux, on les adore", s'agacent encore les agriculteurs.

"Quelques excités". "Aujourd'hui, je vois de plus en plus d'éleveurs qui se barrent à cause de conneries comme ça", s'emporte, en pleurs, une agricultrice qui regrette que des gens "défendent des stupidités qui vont empêcher une économie parce que des consommateurs vont [les] écouter". Face à ce dialogue de sourd, les agriculteurs décident finalement d'allumer un barbecue. Pour eux, un seul mot d'ordre : "on ne laissera pas quelques excités décrédibiliser notre métier". Irréconciliables.