Nuisances de l'aérien : des militants craignent un «rétropédalage» du gouvernement

© Pat Batard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Des militants du climat et des représentants d'associations de riverains d'aéroports, reçus vendredi au ministère des Transports, ont dit craindre un "rétropédalage" du gouvernement qui a promis d'étudier un plafonnement du nombre de vols.

Mobilisés cette semaine à travers la France à l'appel de la coalition "Rester sur terre" et de l'Union française contre les nuisances des aéronefs (UFCNA), des militants — une cinquantaine, selon un journaliste de l'AFP sur place — se sont rassemblés dans une rue à proximité du ministère sous une banderole "Santé, climat, plafonnons le trafic aérien".

Les membres d'une délégation ayant rencontré en fin de matinée le conseiller pour le transport aérien du ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete, ont fait part de leur inquiétude.

"Où en est-on maintenant ? On n'en sait rien"

Nous n'avons "aucune certitude du suivi des engagements de (l'ancien ministre) Clément Beaune sur l'étude du plafonnement du trafic. D'où pour nous quelques craintes de rétropédalage", a expliqué sur place Chantal Beer-Demander, présidente de l'UFCNA.

 

Après avoir reçu le 9 mai 2023 des partisans du plafonnement des vols dans les aéroports de la région parisienne, le ministère avait évoqué des études d'impact "à très court terme" afin "d'établir et d'analyser plusieurs scénarios de restrictions complémentaires sur les aéroports franciliens (plafonnement, couvre-feu, etc.)".

"Où en est-on maintenant ? On n'en sait rien. Et ça nous inquiète", a lancé Mme Beer-Demander. Le mouvement demande à être reçu par M. Vergriete lui-même. "L'augmentation du trafic aérien (...) n'est pas acceptable", a affirmé Charlène Fleury, coordinatrice du réseau Rester sur terre, mentionnant les "menaces vitales" que représentent selon elle, les effets sur la santé du bruit et la pollution atmosphérique aux particules fines, ainsi que le bilan carbone du secteur aérien.

Une éventuelle baisse des vols

Le mouvement avait été galvanisé en France par la décision du gouvernement néerlandais de réduire le nombre de vols annuels de 500.000 à 440.000 à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, afin de lutter contre les nuisances sonores. Mais le projet, contesté, a été ensuite suspendu.

 

Sollicités par l'AFP, les services de M. Vergriete confirment que "le cabinet du ministre a bien reçu une délégation pour écouter leurs demandes et les transmettre au ministre", sans plus de commentaire.