1:21
  • Copié
Stéphane Burgatt (à Marseille) / Crédits photo : GARDEL BERTRAND / HEMIS.FR / HEMIS.FR / HEMIS VIA AFP , modifié à
Une nouvelle réglementation, décidée par la direction du parc national des Calanques, avec le soutien de la préfecture maritime,vise à contraindre les pêcheurs de loisir à recenser chaque prise via une application. Une aberration pour les concernés, un contrôle indispensable pour l'administration du parc.

Les pêcheurs marseillais ne décolèrent pas et dénoncent une administration devenue folle. Ceux qui aiment taquiner le goujon, pour le loisir dans les eaux du parc national des calanques, que ce soit en bateaux ou depuis les côtes, vont devoir déclarer chaque poisson péché depuis une appli Catchmachine. Un zèle aberrant selon eux, et un procédé de contrôle indispensable selon l’administration du parc et la préfecture. 

"C'est complètement aberrant"

Cela fait maintenant 70 ans qu'il vient ferrer des poissons au large des calanques. Yves est également moniteur fédéral de pêche et cette nouvelle réglementation le laisse sans voix. "Faut pêcher le téléphone à la main. C'est plus une pêche de loisir avec ça, c'est une pêche de contrainte. Je ne me vois pas à chaque fois qu'on change de place, prendre le smarphone, rentrer dans le logiciel chaque poisson. Ca paraît complètement aberrant ! Je pense que celui qui a fait ça, ou il ne connaît pas du tout la mer, ou alors c'est pour nous empêcher de pêcher", lance-t-il.

Une application pour "mieux comprendre" l'évolution des espèces sous-marines

Mais il ne s'agit ni de fliquer ni d'interdire, cette évolution est nécessaire, plaide au contraire le président du parc national des Calanques, Didier Réault. "Ce n'est pas une usine à gaz. L'idée, c'est que les pêcheurs, comme les chasseurs, sont aussi des acteurs de la protection de la nature et de la biodiversité. Pour bien protéger, il faut que nous ayons une meilleure connaissance du milieu. C'est une application qui nous permet de mieux comprendre comment évoluent les espèces sous-marines", affirme-t-il.

L'expérimentation devrait durer, selon lui, un an avant d'être éventuellement pérennisée.