Notre-Dame : que faire du surplus des dons récoltés ?

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Jean-Gabriel Bourgeois, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à

Après l'incendie de Notre-Dame de Paris, les promesses de dons pour restaurer la cathédrale approcheraient du milliard d'euros alors que, selon plusieurs estimations, le coût total des travaux ne dépasserait pas 600 à 700 millions d'euros.

De l'argent à ne plus savoir qu'en faire. C'est la problématique avec laquelle les députés doivent composer alors qu'ils débattent vendredi du projet de loi pour la restauration et la conservation de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Le texte propose notamment un comité de contrôle pour "le bon emploi des fonds".

L'incendie de Notre-Dame a provoqué un incroyable élan mondial de générosité et les promesses de dons approcheraient le milliard d'euros. Mais selon plusieurs estimations, la somme nécessaire pour les travaux n'excéderait pas 600 à 700 millions d'euros. Le magot a de quoi faire tourner les têtes et attiser les convoitises, notamment des 86 autres cathédrales du pays propriétés de l'Etat, tout comme Notre-Dame de Paris.

"Ce sera du pain béni pour les cathédrales de notre pays"

C'est le cas par exemple de Notre-Dame de Rodez, qui peine à récolter les 30 à 40 millions d'euros nécessaire à sa restauration. Alors pour le maire de la ville, Christian Teyssèdre, bénéficier de cet excédent serait une formidable opportunité. "Il n'y a jamais eu de rénovation intérieure, donc aujourd'hui c'est important de faire ces travaux. Je pense que cet argent, ce surplus de dons de la cathédrale de Paris, sera du pain béni pour les cathédrales de notre pays", confie-t-il sur Europe 1.

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Le gouvernement insiste pour que l'argent récolté soit entièrement dédié à Notre-Dame de Paris

Mais le problème réside dans le fait que le gouvernement insiste pour que l'argent récolté soit intégralement dédié à la cathédrale parisienne. Et pour Christophe Rousselot, délégué général de la Fondation Notre-Dame, il est impossible de reverser les dons pour autre chose que ce à quoi ils étaient destinés : "Il peut y avoir des centaines de personnes qui disent : 'Mais moi je n'ai pas donné pour Rodez, j'ai donné pour la cathédrale de Paris.' Et l'expression de la volonté des donateurs, on ne peut pas s'asseoir dessus d'un trait de plume." 

Selon lui, il est encore trop tôt pour parler du surplus des dons. Pour le moment, ce sont des promesses chiffrées à près d'un milliard d'euros mais pas encore des dons concrets. Mais Alexandre Gady, historien de l'architecture et président de Sites & Monuments, appelle d'ores et déjà à modifier le projet de loi pour créer un fonds de dotation pour l'ensemble des cathédrales françaises en péril.