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Lionel Gougelot / Crédits photo : GUIZIOU Franck / hemis.fr / hemis.fr / Hemis via AFP
Dans le nord de la France, de plus en plus de petits bateaux circulant dans les canaux du marais de Saint-Omer, disparaissent. Ces derniers sont volés par des passeurs, à la recherche d'alternatives pour emmener des migrants vers l'Angleterre, tout en étant plus difficilement repérables par les forces de l'ordre.

C'est un type de délinquance qui se répète. Dans le nord de la France, de plus en plus de propriétaires de bateaux sont victimes de vols. Des réseaux de passeurs volent des embarcations à l'intérieur des terres afin d'organiser des traversées de migrants dans la Manche, bien décidés à atteindre l'Angleterre de l'autre côté. 

Un nouveau type de vol

C'est le cas d'Eric, qui a vu son bateau, amarré dans un des canaux du marais de Saint-Omer, disparaître. Ce petit bateau de promenade, le retraité depuis peu l'avait acheté pour des balades à travers les canaux. "Mon bateau était amarré avec deux chaînes... Et puis le 9 février, il n'y avait plus de bateau", se souvient-il. 

Eric nord vol bateau

Le bateau d'Eric a été volé le 9 février dernier. Crédits photo : Lionel Gougelot

Un bateau volé à 30 kilomètres de la mer, à l'intérieur des terres, par un petit groupe de migrants décidés à rejoindre l'Angleterre en évitant les contrôles sur le littoral. "Ils prennent tous les petits cours d'eau. Avec des fonds plats, on passe partout, on évite les écluses. Ensuite, on prend la direction du canal de Calais et après le chenal de Gravelines... et on est en pleine mer", souligne-t-il. 

Des réseaux toujours plus imaginatifs

Repérés par les gendarmes, les migrants sont malgré cela, parvenus à gagner la Grande-Bretagne. "Mon bateau est en Angleterre à l'heure actuelle où l'on se parle aujourd'hui. Ils ont réussi leur traversée, mais ce sont des inconscients à vrai dire, parce que ce sont des bateaux qu'on peut utiliser en bordure de côtes, je veux bien à la rigueur... Mais dans le grand large, non", poursuit Eric au micro d'Europe 1. 

Le problème désormais pour le retraité : récupérer son bateau. Eric ne sait pas quand il le pourra, mais sa crainte maintenant, c'est que d'autres vols de ce type se multiplient dans le marais. "Avec le recul, j'en veux de plus en plus aux passeurs. Ici, il doit y avoir un réseau, parce que vu le nombre de vols qu'on a, il doit y avoir un réseau dans le coin, ce n'est pas possible autrement", s'agace-t-il. 

Des réseaux toujours plus imaginatifs pour vendre très cher aux migrants des moyens de traverser la Manche.