L'exploitation de l'aluminium a débuté au XIXème siècle à Salindres. 2:00
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Jean-Jacques Héry, édité par Jonathan Grelier , modifié à
Santé Publique France a rendu publique mardi une étude dévoilant le recensement récent de neuf cas de glioblastomes, une tumeur rare, dans le nord du département du Gard, près d'Alès. La zone est connue pour être un berceau de l'exploitation de l'aluminium en France où des millions de tonnes de déchets industriels ont été enfouies.

L'agence nationale Santé Publique France a signalé mardi neuf cas de glioblastomes, une tumeur rare, dans une zone située au nord du Gard. Ces cas ont été recensés entre 2006 et 2015, plus précisément dans les environs de la commune de Salindres. Huit concernent des personnes déjà décédées. Désormais, c'est le lien éventuel entre ces cas et les caractéristiques des lieux, marqués par l'industrie chimique, qui fait l'objet de discussions.

Une plateforme chimique classée Seveso

Dès le 19e siècle, la zone, à proximité d'Alès, a été le berceau de l'exploitation d’aluminium. Aujourd'hui, l'usine est une plateforme chimique classée Seveso. On y produits des substances à base d'alumine et des dérivés fluorés destinés notamment à l'électronique et à la pharmacie.

Neuf millions de tonnes de "boues rouges", des déchets liés à la production d'alumine entre 1860 et 1984 avec une radioactivité naturelle considérée comme faible, avaient notamment été enfouies dans ce secteur. D'où les inquiétudes sanitaires et environnementales, depuis plusieurs dizaines d'années.

Renforcement des inquiétudes

La révélation des nouveaux cas de tumeurs viennent les renforcer. L'Autorité de sûreté nucléaire a donc été saisie pour analyser les rayonnement ionisants sur place. La direction régionale de l’environnement devra analyser les conditions de stockage des déchets et déterminer s'il y a eu ou non des anomalies dans la manière dont ils ont été traités.