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Jean-Luc Boujon (à Lyon), édité par Laura Laplaud , modifié à
À Lyon, un bébé de 11 mois est décédé dans une crèche privée de la ville le week-end dernier. Une auxiliaire puéricultrice, ne supportant pas ses pleurs, lui a administré du Destop. Elle a depuis été mise en examen et écrouée. Mais depuis ce décès, les langues commencent à se délier : certains parents dénoncent les dysfonctionnements dans les crèches du réseau, People&Baby, ainsi qu'une course au profit.

Les volets de la crèche People&Baby dans le 3e arrondissement de Lyon sont toujours fermés. La semaine dernière, l'une des employées de cette structure a avoué avoir tué un bébé de 11 mois en lui donnant du détergent. Cette femme de 27 ans, sans antécédents judiciaires ni psychiatriques, a expliqué qu'elle ne supportait plus les pleurs de la petite. Elle a été mise en examen et écrouée. Un drame pour tous les parents de ce réseau de crèches qui avaient remarqué que la gestion des établissements s'était dégradée.

850 crèches à travers la France

People&Baby est un réseau de 850 crèches à travers toute la France dont une vingtaine pour la seule ville de Lyon. Des structures de petite taille, n'accueillant souvent qu'une dizaine d'enfants. Il y a un an, Natacha a inscrit son fils de 15 mois dans la crèche les P'tits Lyon, voisine de celle où est survenu le drame. Mais à la rentrée prochaine, ce sera terminé. Selon elle, malgré le dévouement du personnel, il y a trop de promesses non tenues.

"On est très déçus du réseau. Ce qu'ils vendent, ce sont des sureffectifs, c'est-à-dire plus de gens pour garder nos enfants que le minimum fixé par la loi. C'est beaucoup d'équipements, ce sont des crèches bilingues, ce sont des gros projets pédagogiques. Dans les faits, ils recrutent peu de gens pour des questions de moyens", affirme-t-elle. "C'est même le contraire et il y a beaucoup beaucoup de turn-over au niveau du personnel."

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© Jean-Luc Boujon / Europe 1

"Le personnel a l'air surmené"

Paul dénonce lui d'autres dysfonctionnements. "Le personnel a l'air plutôt surmené. Par exemple, avant, le ménage était fait une heure le soir par un prestataire extérieur. Aujourd'hui, ce sont les professionnels qui gardent nos enfants qui font le ménage... avec nos enfants !", s'indigne-t-il. "Toutes proportions gardées, ça fait penser à ce qu'on a pu voir dans les Ehpad. On sent que c'est une grosse structure qui veut faire du fric."

Dans la presse locale, certains parents vont encore plus loin et affirment avoir déposé plainte après la découverte d'une trace de main sur la joue de leur enfant de 4 mois, pouvant faire penser à une gifle. Contactée lundi, la direction de People&Baby n'a pas répondu aux sollicitations d'Europe 1.