Mort de Robert Boulin : la famille obtient la nomination d'un deuxième juge d'instruction

La famille conteste la thèse officielle du suicide de Robert Boulin et soutient celle d'un assassinat politique.
La famille conteste la thèse officielle du suicide de Robert Boulin et soutient celle d'un assassinat politique. © STF / AFP
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avec AFP , modifié à
Un deuxième juge d'instruction a été nommé pour enquêter sur le décès du ministre, retrouvé mort en 1979, alors que la famille conteste la thèse officielle du suicide.

La fille du ministre Robert Boulin, retrouvé mort en 1979 dans la forêt de Rambouillet, Yvelines, a obtenu la nomination d'un deuxième juge d'instruction pour enquêter sur ce décès, a indiqué vendredi son avocate Marie Dosé. L'avocate avait fait cette demande en novembre 2018, estimant que "la lenteur des investigations" était "extrêmement préjudiciable" à l'enquête, ouverte en 2015 après un non-lieu en 1991. La famille conteste la thèse officielle du suicide et soutient celle d'un assassinat politique.

La famille soutient la thèse d'un assassinat politique. Le corps de Robert Boulin avait été retrouvé le 30 octobre 1979 au matin, dans 50 cm d'eau, dans l'étang du Rompu à Saint-Léger-en-Yvelines, dans les Yvelines. Officiellement, il se serait suicidé après avoir absorbé des barbituriques. La veille, en quittant le ministère de Travail, il avait déposé des dossiers confidentiels dans son appartement de Neuilly-sur-Seine puis était parti pour une destination inconnue. Après un non-lieu rendu en 1991 et deux précédents refus de réouverture de l'enquête, une nouvelle instruction pour "arrestation, enlèvement et séquestration suivi de mort ou assassinat" a été ouverte en août 2015, à la suite d'une plainte de Fabienne Boulin. Elle a toujours soutenu qu'il s'agissait d'un assassinat politique et non d'un suicide.

En juin, lors d'une conférence de presse, Fabienne Boulin avait demandé à la justice d'accélérer l'enquête sur la mort de son père, se disant "très inquiète". "J'ai l'impression qu'on passe à côté de l'essentiel, on passe à côté de témoins qui ne demandent qu'à être entendus", avait-elle déploré. Une quinzaine de témoins jamais auditionnés pouvaient l'être, avait alors indiqué Me Dosé, ajoutant que la préfecture de police avait également mis à disposition de la justice plusieurs archives non classifiées des services de police de l'époque, dont des documents ne figurant pas au dossier.