Bernard Tapie 1:26
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Marion Gauthier, édité par Manon Fossat , modifié à
Bernard Tapie est mort dimanche de son cancer à l'âge de 78 ans. La vie de l'homme d'affaires a été marquée par de longs démêlés avec la justice, notamment dans le cadre de la vente d'Adidas au Crédit Lyonnais, qui lui a valu 20 ans de procédure et dont la décision a été reportée.

Bernard Tapie, un temps érigé en symbole de la réussite sociale avant d'être rattrapé par les ennuis judiciaires, est mort dimanche à 78 ans d'un cancer dont il souffrait depuis plusieurs années, a annoncé sa famille par l'intermédiaire du groupe de presse La Provence. L'homme d'affaires était en effet un feuilleton judiciaire à lui tout seul et laisse derrière lui plusieurs procédures retentissantes. 

160 jours de prison

Nous sommes en 1980 lorsque Bernard Tapie est appelé à la barre pour avoir berné un ex-empereur centre-africain. Le jeune entrepreneur lui avait acheté ses sept châteaux français et lui a fait croire que ces derniers allaient être saisis par la justice. Le monarque gagne le procès et les ventes sont annulées.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là. L'ancien ministre s'illustre ensuite dans l'affaire de corruption VA-OM dans laquelle des joueurs de Valenciennes sont payés pour lever le pied lors d'un match face aux Marseillais juste avant la finale de la Ligue des champions. Bernard Tapie passe alors plus de 160 jours en prison. 

La fin des poursuites pénales

Reste encore l'affaire du Crédit Lyonnais. Dans ce dossier, Bernard Tapie était soupçonné d'avoir "manipulé" au détriment de l’État un arbitrage de 2008 visant à solder son vieux litige avec le Crédit Lyonnais autour de la vente d'Adidas dans les années 1990. Cette sentence arbitrale, qui lui avait adjugé 403 millions d'euros, a depuis été annulée au civil pour "fraude". En 2015 les biens de l'homme d'affaires ont été placés en liquidation judiciaire. Les procédures civiles, elles, étaient toujours en cours. 

Le 2 juin, le parquet général avait requis contre lui cinq ans d'emprisonnement avec sursis pour complicité d'escroquerie et détournement de fonds publics, ainsi que des peines allant de trois mois avec sursis à deux ans ferme contre ses cinq coprévenus. Mais sa mort va entraîner la fin des poursuites pénales à son encontre.

Décision reportée

La Cour d'appel de Paris, qui devait se prononcer mercredi, va reporter sa décision après le décès dimanche de Bernard Tapie. La mort de l'homme d'affaires entraîne la fin des poursuites pénales à son encontre, mais la Cour d'appel doit rendre sa décision concernant les cinq autres prévenus dans ce dossier, parmi lesquels figure le patron d'Orange Stéphane Richard.

Pour Bernard Tapie, la procédure en restera à la relaxe générale prononcée par le tribunal le 9 juillet 2019 : la Cour d'appel ne prononcera ni relaxe, ni condamnation mais constatera l'extinction de l'action publique à son encontre.