Mort à la maternité d'Orthez : instruction close, la clinique remise en examen

L'avocat de la clinique d'Orthez a prévenu : il va déposer sous 48 heures une nouvelle requête en annulation. © capture d'écran France 3
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avec AFP

La clinique d'Orthez a été remise en examen pour "homicide involontaire", quatre ans après la mort d'une parturiente au sein de ses locaux. 

Une clinique d'Orthez dans les Pyrénées-Atlantiques a été mise en examen dans l'affaire du décès en 2014 d'une patiente enceinte, pour lequel une anesthésiste belge, qui avait bu au moment des faits, est poursuivie pour homicide involontaire aggravé, a-t-on appris mardi auprès de l'avocat de l'établissement.

"Homicide involontaire". L'instruction de l'affaire "est close depuis vendredi" et la clinique d'Orthez, qui avait recruté l'anesthésiste, est mise en examen pour "homicide involontaire", comme l'avait été la praticienne en octobre 2014, a précisé l'avocat de la clinique, Me Thierry Sagardoytho, confirmant une information de France Bleu Béarn.

La clinique privée avait été mise en examen une première fois, en juillet 2017, de même que le centre hospitalier public d'Orthez, à la disposition duquel la clinique mettait un bloc opératoire et l'anesthésiste, en vertu d'une convention entre les deux établissements.

Vers un nouvelle requête en annulation, prévient l'avocat de la clinique. Me Sagardoytho a qualifié d'"aberration" la mise en examen de la clinique. "La Cour d'appel avait censuré l'analyse du juge une première fois et la magistrate recommence, sans élément nouveau et surtout sans avoir entendu de nouveau la clinique". "On ne peut pas renvoyer devant un tribunal une personne morale ou physique sans l'avoir entendue. Or (...) le procès d'audition de 2017 de la clinique a été annulé en même temps que la procédure par la cour d'appel," a-t-il plaidé, assurant qu'il va déposer sous 48 heures une nouvelle requête en annulation.

 

Retour sur les faits. Le 29 septembre 2014. Helga Wauters, une anesthésiste belge de 47 ans avait la charge d'une parturiente de 28 ans. La praticienne, qui avait bu le soir du drame, avait administré à sa patiente une péridurale avant de sortir prendre l'apéritif chez des amis. Mais l'accouchement se passant mal, une césarienne était devenue nécessaire. Rappelée, Helga Wauters, qui sentait l'alcool à son retour à l'hôpital selon ses collègues, avait eu un comportement leur paraissant étrange. Puis elle avait utilisé un ballon manuel pour ventiler sa patiente, au lien du respirateur du bloc, et avait intubé les voies digestives au lieu des respiratoires. En arrêt cardiaque, la patiente avait été transférée à l'hôpital de Pau, où elle était décédée. Son bébé était sain et sauf. L'anesthésiste a été mise en examen en octobre 2014 pour homicide involontaire aggravé. Un autre praticien, l'obstétricien présent à la maternité le soir des faits, a été mis en examen en mars 2016 pour non-assistance à personne en danger. Le drame avait accéléré la fermeture définitive de la maternité d'Orthez, déjà en sursis en raison de problèmes de recrutement.