Le gouvernement dévoile des mesures pour verdir la mobilité des Français

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Le plan pour une mobilité propre va être présenté par la ministre des Transports Elisabeth Borne et par le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Vendredi, Elisabeth Borne et Nicolas Hulot vont présenter leurs mesures pour que la mobilité des Français soit plus respectueuse de l'environnement. 

Circulation restreinte dans les zones les plus polluées, soutien aux voitures et poids lourds plus propres : le gouvernement dévoile vendredi des mesures pour verdir la mobilité des Français, laissant aussi une large responsabilité aux collectivités.

Pas de baisse des émissions en 2017. Le transport est la première source d'émissions de gaz à effet de serre en France, sans parler des polluants qui valent à la France d'avoir été renvoyée par Bruxelles devant la justice européenne pour la piètre qualité de l'air dans 14 zones, essentiellement des villes. Et "les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports n'ont pas baissé en 2017", a récemment rappelé la ministre des Transports Elisabeth Borne.

Renforcer des dispositifs existants. Dans les mesures qu'Elisabeth Borne présente vendredi avec le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, pas de révolution, mais une volonté de renforcer certains dispositifs existants : le bonus/malus à l'achat d'un véhicule neuf en fonction de ses émissions de CO2 (avec un seuil de déclenchement du malus de nouveau abaissé l'an prochain), un soutien aux bornes de recharge pour véhicule électrique et à l'achat de poids lourds roulant au gaz naturel, à l'hydrogène ou à l'électricité. Ces mesures risquent de décevoir les ONG, quand Anne Lassman-Trappier de France Nature Environnement attendait "des scénarios de rupture".

Instaurer des zones à faibles émissions. Le gouvernement veut surtout inciter les territoires, qui détiennent de nombreuses compétences en matière de transport, à faire davantage. Et notamment ceux où la pollution de l'air est la plus importante : le gouvernement veut signer à la rentrée des engagements avec eux afin qu'ils mettent en place d'ici 2020 des zones à faibles émissions (ZFE) pour y restreindre la circulation des véhicules les plus polluants. Les collectivités devront définir les contours géographiques de ces ZFE (cœur de centre-ville, périmètre élargi, etc.), ainsi que les catégories de véhicules qui y seront interdits, sur quelle plage horaire et à partir de quand. 

Favoriser le covoiturage. Au collectivités encore de favoriser le covoiturage. Le gouvernement compte sur elles pour mettre en place des voies réservées, à l'image de ce qui est expérimenté dans les Hauts-de-Seine sur l'A86, et promet de créer le cadre pour cela. L'objectif est de favoriser des alternatives à la mobilité individuelle, car "verdir les transports existants ne suffira pas", pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de polluants, plaide le ministère de la Transition écologique.

Pour le plan vélo, les ONG devront attendre. En revanche, ceux qui attendaient un grand plan vélo, à l'instar des ONG et de 200 parlementaires ayant signé récemment une tribune en ce sens, devront encore un peu patienter. Il sera dévoilé à la rentrée, avant le 15 septembre, indique-t-on au ministère.  "On ne peut pas attendre tout l'été, on a besoin de savoir où les ministres mettent le curseur en matière de vélo" quand les arbitrages budgétaires pour l'an prochain se négocient actuellement au sein du gouvernement, a regretté Pierre Cannet du WWF.