L'année 2021 se clôture en France métropolitaine par des records de température, indique vendredi Météo France, une anomalie cohérente avec le changement climatique. Ce record de douceur concerne tout l'Hexagone, a expliqué à l'AFP Christine Berne, climatologue chez Météo France.
5 degrés plus chaud que la normale fin décembre
"Les températures ont été pendant huit jours 5 degrés plus chaud que la normale, avec un indicateur thermique national (moyenne de température moyenne à partir de 30 stations représentatives) de 10,7 degrés entre le 24 et le 31 décembre", précise Météo France sur son site internet. "Cette fin d'année 2021 se place ainsi sur la première marche du podium, devant 2002 (10,5 degrés) et 2015 (9,8 degrés)", selon l'établissement public.
Des records ont été battus, par exemple à Nîmes, avec 20,9 degrés enregistrés le 29 décembre (mesures depuis 1922) à Marseille-Marignane avec 20,7 degrés relevés le 30 décembre (mesures depuis 1922)", ainsi que des nuits très douces comme à Perpignan avec 16,9 degrés le 29 décembre (les mesures remontant à 1924).
Une douceur due à l'air chaud remontant depuis l'Afrique du Nord
"Cette période douce est due principalement à l'air chaud remontant depuis l'Afrique du Nord et l'Espagne", a indiqué Christine Berne. Contrairement à une canicule, ces températures douces ne sont pas corrélées à un fort ensoleillement, a poursuivi la climatologue.
"Parmi les 20 périodes en fin d'années les plus douces à l'échelle de la France depuis 1947 (24 au 31 décembre), on dénombre huit années appartenant au 21e siècle : 2002, 2015, 2012, 2013, 2017, 2009, 2019 et 2021", relève Météo-France.
Un marqueur du changement climatique
"Ces vagues de douceur en hiver sont le marqueur du changement climatique, c'est cohérent avec la raréfaction des vagues de froid, la dernière en France remontant à février 2012", a précisé la climatologue, même s'il n'existe pas d'études spécifiques sur le sujet.
Ces vagues de douceur hivernales n'ont pas d'impact sur la santé, contrairement aux canicules ou aux vagues de froid. En revanche, elles ont un impact sur l'enneigement, les risques d'avalanche, la fonte des neiges avec des risques de crue et "sur la végétation et l'agriculture car lorsqu'il fait doux, la végétation peut démarrer et être touchée ensuite par du gel", a avertit Christine Berne. De même, l'absence de gel favorise la prolifération de certains parasites.