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Romain Rouillard / Crédit photo : EMMANUEL DUNAND / AFP
Depuis ce mardi matin, une opération "place nette" est en cours à Mayotte afin, entre autres, d'accentuer la lutte contre l'immigration illégale, dont une partie provient des Comores voisines. Sur Europe 1, Marie Guévenoux, ministre délégué en charge des Outre-mer, explique pourquoi les relations entre les deux pays sont si délicates.

Un an après l'opération Wuambushu 2, Mayotte voit de nouveau défiler les forces de l'ordre sur son territoire. Jusqu'au mois de juin, 1.700 policiers et gendarmes seront déployés dans ce département d'Outre-mer de l'océan Indien, dans le cadre d'une opération "place nette", afin de lutter contre l'habitat insalubre, la délinquance ou encore l'insécurité. L'État vise ainsi l'interpellation de 60 chefs de bande ou encore la destruction de 1.300 bangas, ces abris de fortune insalubres dans lesquels vivent de nombreux migrants en situation irrégulière. 

Ces derniers proviennent, pour certains, des Comores voisines. Une immigration illégale, contre laquelle cette opération "place nette" entend lutter en dépit des relations difficiles qu'entretient la France avec les Comores. Invité d'Europe 1 soir ce mardi, Marie Guévenoux, ministre délégué en charge des Outre-mer, explique pourquoi le dialogue entre Paris et Moroni peut s'avérer délicat. 

"Une frontière extrêmement facile à traverser"

Selon elle, tout est une question de géographie. "Mayotte est une île située dans l'archipel des Comores. Et les Comoriens n'ont jamais accepté que Mayotte fasse le choix d'être française. Les Mahorais se sont prononcés trois fois pour être français, ils sont français", a-t-elle martelé. Par ailleurs, le trajet entre les Comores et Mayotte ne présente pas de difficultés majeures. "Vous avez 70 km de mer qui sépare Anjouan de Mayotte. C'est une frontière extrêmement facile à traverser", ajoute Marie Guévenoux. 

D'où la nécessité de "mieux travailler avec les Comores" et d'adopter "un dialogue à la fois respectueux, mais exigeant vis-à-vis des Comores". En parallèle, Paris prévoit de renforcer ses moyens de surveillance. "Deux vedettes côtières de la gendarmerie maritime assureront une permanence en mer. Un bâtiment de la marine sera mobilisé dans le canal du Mozambique, en haute mer, pour bloquer la route des Grands Lacs. Le retour à l'ordre passe aussi par les airs et un avion civil multipliera les heures de vol au-dessus de l'île et au large de nos côtes", avait indiqué la ministre, plus tôt dans la journée. Enfin, le gouvernement compte toujours mettre fin au droit du sol sur l'île.