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Charles Luylier (à Mayotte) avec AFP / Crédits photo : SOPHIE LAUTIER / AFP
Mayotte est toujours paralysée par des barrages érigés par des habitants en colère contre l'insécurité et l'immigration incontrôlée ce mardi matin. Les collectifs citoyens qui les tiennent exigent des mesures concrètes, notamment sur la question de la suppression du droit du sol. 

Mayotte reste, ce mardi matin, largement bloquée. Les barges qui relient Grande-Terre et Petite-Terre sont toujours à l'arrêt et les barrages toujours en place depuis le 22 janvier aux quatre coins du territoire. Les habitants en colère protestent contre l'insécurité et l'immigration incontrôlée.

Mayotte, le département français le plus pauvre de France

Le département français le plus pauvre de France, Mayotte est peuplé de 310.000 habitants, selon l'Insee - probablement beaucoup plus selon la Chambre régionale des comptes - dont 48% d'immigrés comoriens ou d'autres pays d'Afrique. La plupart arrivent clandestinement à bord de barques de pêche traditionnelles depuis l'île comorienne d'Anjouan, distante de seulement 70 km. Beaucoup vivent dans des "bangas" (cases) insalubres organisés en bidonville.

Pour tenter d'enrayer ce flux, Gérald Darmanin s'est donc décidé à supprimer le droit du sol, une mesure qu'il a lui-même décrite comme "extrêmement forte, nette, radicale". "Il ne sera plus possible de devenir français si on n'est pas soi-même enfant de parent français", a-t-il décrit. Depuis cette annonce, la fin du droit du sol est sur toutes les lèvres sur l'île de l'océan Indien.

"La population mahoraise n'en peut plus"

Amidou, la cinquantaine, est venu ici avec sa femme il y a dix ans. Ses enfants sont nés à Mayotte et sont automatiquement devenus Français. Ce Comorien défend donc bec et ongles le droit du sol. "On a le droit d'avoir le droit du sol !", lance-t-il au micro d'Europe 1.

Sauf qu'avec 12.000 naissances par an, la maternité de Mayotte est devenue la plus grosse d'Europe, où 90% des naissances sont le fait de parents étrangers. Ingérable, selon la porte-parole d'un collectif de citoyens. "La population mahoraise n'en peut plus. Tant qu'on continuera à faire de Mayotte une usine à faire des enfants, chacun prendra ses responsabilités. Si l'État arrive à enlever le droit du sol, ce serait une très bonne chose. Si nous ne faisons rien sur Mayotte, demain, ce sera l'île de La Réunion qui sera impactée et ensuite, au niveau national", affirme-t-elle.

Une suppression du droit du sol dont tout le monde parle ici et qui devra dès ce mardi soir figurer dans un calendrier de mesures, demandent les collectifs, sans quoi ils continueront les barrages.

Cette volonté de supprimer le droit du sol provoque la colère de toute la gauche. Gérald Darmanin a répondu à ses détracteurs chez nos confrères de Ouest-France : "J'invite les beaux esprits parisiens à sortir du périphérique et aller voir la situation à Mayotte."