Mayotte : la vente de tôles désormais limitée , une mesure suffisante pour éviter la reconstruction des bidonvilles ?
Trois semaines après le passage de Chido à Mayotte, le Premier ministre a présenté ces premières lignes pour reconstruire le département. Et François Bayrou compte bien détruire définitivement les bidonvilles présents sur l'archipel. Pour y arriver, un arrêté vient d'être instauré et vise à limiter la vente de tôles, indispensables pour construire des bangas.
Comment reconstruire Mayotte, trois semaines après le passage du cyclone Chido ? Le chantier est colossal, à la hauteur de la dévastation laissée par la catastrophe. François Bayrou a annoncé la semaine dernière les contours d'un plan "Mayotte debout" pour reconstruire le département français, promettant notamment de prendre des mesures pour interdire et empêcher le retour des bidonvilles.
Une promesse tenue avec l'instauration dès ce samedi d'un arrêté visant à limiter la vente de tôles. Un élément central dans la construction des bangas, ces cases dans lesquelles vit un tiers de la population à Mayotte.
Une mesure utile pour lutter contre les bidonvilles ?
Depuis ce samedi matin donc, la vente de tôle bac acier est désormais restreinte aux professionnels et aux particuliers sur présentation d’une pièce d’identité et d’un justificatif de domicile. Objectif : limiter la reconstruction des bidonvilles par la population précaire et souvent sans papiers de l’archipel.
Un engagement du Premier ministre son plan 'Mayotte Debout' qui sera présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine. Mais dans les faits, trois semaines après le passage du cyclone, des centaines de cases sont à nouveau sorties de terre. Quelques jours à peine après la tempête, les habitants récupéraient déjà ce qu’ils pouvaient pour reconstruire au plus vite.
Une bataille qui prendra du temps
Car à Mayotte, c'est actuellement la saison des pluies. L'urgence pour les populations est donc de s'abriter au plus vite, surtout pour ceux qui n'ont aucune solution de relogement.
En début de semaine, le Premier ministre se disait conscient que la réduction des bidonvilles prendra du temps, notamment pour trouver et développer des centres d’accueil sur l'île et permettre aux habitants des bangas, d'en partir.