L'opération "Wuambushu", destinée à lutter contre l'immigration clandestine a débuté à Mayotte. 1:31
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William Molinié (envoyé spécial à Mayotte), édité par Romain Rouillard / Crédits photo : William Molinié , modifié à
Alors qu'a débuté ce lundi l'opération "Wuambushu", destinée à lutter contre l'immigration clandestine à Mayotte, les premiers "décasages", autrement dit la destruction de bidonvilles illégaux et insalubres doivent commencer ce mardi. Dans un climat anxiogène pour les habitants, les forces de l'ordre veulent gagner la confiance des locaux.

Rassurer la population. Ce mardi, à Mayotte, les premiers "décasages" de l'opération "Wuambushu" auront pour objectif la destruction de bidonvilles illégaux et insalubres dans le 101e département français. Alors que des violences sont à craindre au cours de cette opération destinée à lutter contre l'immigration clandestine sur l'île de l'Océan Indien, les forces de l'ordre se font plus présents dans les villages et sur les grands axes. Avec pour objectif d'aller à la rencontre des habitants et des commerçants de l'île qui redoutent des vengeances. 

À l'image de Marie-Louise, quelque peu intimidée dans sa boulangerie face aux gendarmes mobiles venus de Châteauroux en métropole. Il y a quelques mois, elle était agressée par un jeune armé d'un couteau qui s'est ensuite enfui avec la caisse. "On a peur tous les jours. On ne dort pas bien", confie-t-elle. Le gendarme Pierre s'emploie donc à la rassurer. "On est là pour apporter notre soutien et vous protéger. Il ne faut pas hésiter à nous contacter. Passez le mot aux autres commerçants et aux gens du village. Il faut venir nous parler si vous avez des soucis, si vous avez le moindre problème. Nous, on est là pour ça", lui dit-il. 

"Ils ont peur des représailles" 

100 mètres plus loin, un homme interpelle la patrouille au sujet de l'acte de délinquance dont a été victime Marie-Louise. "Ce sont des jeunes de 15-17 ans. Je les ai vus partir par là-bas", indique-t-il aux gendarmes, assurant ne pas connaître les individus en question. 

Ce mardi, pas de casque à visière intégrale pour les gendarmes, ni de gaz lacrymogènes. Pour les forces de l'ordre, l'important est d'établir un lien de confiance avec les populations locales. "L'intérêt, c'est d'aller à leur rencontre pour qu'ils n'aient pas peur de nous parler. Ils ont peur des représailles. Il y a sûrement des jeunes du village qui peuvent se connaître ou connaître la famille. C'est la problématique de Mayotte". 

À travers cette opération séduction, policiers et gendarmes espèrent pouvoir compter sur l'adhésion de la population locale lorsqu'éclateront les violences avec les jeunes délinquants de l'île.