Mayotte : après deux semaines de débrouille, les habitants n'attendent rien de François Bayrou
Quinze jours après le passage du cyclone Chido à Mayotte, le Premier ministre, François Bayrou, se rend sur l'archipel pour s'assurer que les mesures, annoncées par Emmanuel Macron, sont bien mises en place. Mais après deux semaines de débrouilles, les habitants ne montrent que peu d'intérêt pour la venue du nouveau chef du gouvernement.
Plus de deux semaines après le passage du cyclone Chido, le nouveau Premier ministre François Bayrou se rend ce lundi à Mayotte. Le nouveau chef du gouvernement a atterri tôt ce matin dans l'archipel avec une ligne directrice : s'assurer que les mesures promises par Emmanuel Macron soient bien mises en place.
Mais dans les rues des communes du 101e département français, les habitants l'assurent : ils n'attendent plus grand-chose de ce genre de visites. Car l'électricité est toujours coupée dans plus de la moitié des foyers et l'accès à l'eau reste limité, même à Mamoudzou, la ville principale de l'archipel.
"C'est tellement le bazar sur place"
La situation est difficile, entre magasins quasiment vides et longues files d'attente absolument partout. Pour les habitants comme Germain, les journées sont donc dédiées à la débrouille. "On a toujours pas d'électricité et donc on se débrouille nous-mêmes puisque la ville de Mamoudzou n'est jamais venue nettoyer", explique-t-il au micro d'Europe 1.
"Donc on a passé nos journées à vider, à récupérer des camions pour vider tous les déchets. C'est tellement le bazar sur place qu'on survit. On commence un peu à fatiguer", confie-t-il.
Des habitants dans l'attente mais sans grands espoirs
Tous les Mahorais sont clairs : la venue du Premier ministre ne suscite donc que peu d'espoir chez beaucoup de Mahorais. "Le politicien, quand il arrive, il y a beaucoup d'annonces et on ne voit pas grand-chose arriver au final quoi. Donc c'est pour ça que tous les Mahorais, je pense, on attend pour voir", insiste Ibrahim, qui tient une pension dans le centre de Mamoudzou.
"On sait bien que l'on ne peut pas faire de miracles, que tout va changer", nuance-t-il néanmoins. Mais après deux semaines de débrouille, l'homme envisage même de quitter Mayotte face aux problèmes dont il ne voit pas la fin. Reste à voir si les réponses concrètes que François Bayrou dit vouloir apporter, le feront changer d'avis.