Joseph Peter et Jean-Marie Albrecht, membres du Club Vosgien, redessinent le chemin de randonnée pour sensibiliser à la fragilité de la nature. 1:25
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Mélina Facchin, édité par Corentin Alloune , modifié à
Dans le massif des Vosges, des sentiers de randonnée sont en train de disparaître. Le Club Vosgien "débalise" en ce moment certains chemins. L’objectif dans ces zones est de laisser la nature se reposer, de préserver la faune et la flore locale, sans pour autant pénaliser les randonneurs.

Dans les Vosges, le plus petit massif montagneux de France, vous ne pourrez bientôt plus emprunter certains sentiers de randonnée. Lorsqu’il existe des itinéraires similaires, le Club Vosgien commence à "débaliser" un chemin sur deux. Il ne s’agit pas d’embêter les promeneurs, bien au contraire ! Mais de les sensibiliser à la fragilité de la nature. Et de permettre ainsi à la faune et la flore de reprendre leurs droits. 

Supprimer les sentiers "en doublon"

En plein cœur de la forêt vosgienne, à 1.100 mètres d’altitude, Joseph Peter et Jean-Marie Albrecht, membres du Club Vosgien, armés de tournevis et de marteaux, démontent un panneau qui indique un chemin de randonnée. "Ici, on est sur un sentier doublon : 200 mètres plus loin, on a l’ancien sentier", explique Joseph Peter, responsable environnement du Club Vosgien. Alors "le fait de supprimer ce petit raccourci n’empêche en aucun cas le randonneur de monter de la vallée vers les sommets", assure-t-il.

Une fois fermé, ce petit sentir de 700 mètres ne sera donc plus entretenu. "D’ici l’année prochaine, on ne le verra plus", prédit Jean-Marie Albrecht, inspecteur des sentiers au Club Vosgien. "Et il sera retiré des cartes IGP", ajoute-t-il.

"Laisser la nature reprendre ses droits"

Cette opération de "débalisage" a été validée par la commune dont dépend cette partie du massif, ainsi que par l’Office national des forêts. L’objectif est clair : laisser la nature reprendre ses droits. "Nous avons eu au 20e siècle une vague de création d’itinéraires", rappelle Joseph Peter. "Aujourd’hui, il y a un changement climatique, beaucoup plus de gens qui viennent dans le milieu naturel", alors "par cette action de fermeture de sentiers, nous arriverons, je pense, à préserver un biotope, un écosystème typique des anciennes futaies de hêtres des Hautes Vosges", espère-t-il.

Dans les prochains mois, ce sont ainsi 2.000 à 3.000 kilomètres de sentiers sur les 22.000 kilomètres que compte le Massif vosgien qui pourraient disparaître de la carte.