1:25
  • Copié
Stéphane Burgatt (correspondant à Marseille) // Crédit photo : Christophe SIMON / AFP
Un an après le drame de la rue de Tivoli, où huit personnes ont perdu la vie lors de l'effondrement de l'immeuble situé au numéro 17, les riverains n'ont toujours pas tourné la page. Une cinquantaine d'entre eux ont été évacués lors de la catastrophe et n'ont toujours pas pu regagner leur domicile.

Il y a un an, une explosion de gaz a détruit le numéro 17 de la rue de Tivoli à Marseille, rappelant un autre drame qui avait eu lieu quelques années plus tôt, celui de la rue d'Aubagne. Dans la nuit du 8 au 9 avril, deux autres immeubles ont dû être évacués peu de temps avant leur effondrement, partiel pour le numéro 19 ou total pour le numéro 15 de cette petite rue calme du centre de Marseille.

"Vous voyez ma terrasse, il n'y a plus de murs"

Au total, huit personnes ont perdu la vie cette nuit-là. Mais un an après, une cinquantaine de personnes délogées après le drame ne peuvent toujours pas tourner la page. Dans la rue de Tivoli, presque rien n'a changé. Des zigzags soutiennent toujours deux immeubles qui se font face. Propriétaire dans un bâtiment voisin, Audrey, pour sa part, attend toujours de pouvoir rentrer chez elle. 

"Notre appartement n'a plus de fenêtres, plus de menuiserie. Vous voyez ma terrasse, il n'y a plus de murs", constate-t-elle au micro d'Europe 1. "On a plus de vie depuis un an... On va plus en vacances. Vous savez, pour vous reloger, c'est 1.600 euros de frais d'agence et 3.400 euros de caution. Vous devez prendre un deuxième contrat d'assurance habitation. On paye également toujours les charges de l'ancien appartement. Et, on a arrêté de payer notre prêt que depuis février", souligne la Marseillaise. 

Bataille avec les assurances

Elle ne sait toujours pas avec certitude si elle aura la force de revenir vivre ici après un tel drame. Ronan, son voisin du dessus, se pose la même question. Mais aujourd'hui, pour lui, la priorité reste le bras de fer avec les assureurs. "Pour l'instant, les assurances refusent catégoriquement tout accord-cadre au niveau immobilier. Nous, la phase de sécurisation a coûté 150.000 euros. Et là, la réhabilitation des trois appartements, il y en a à peu près pour 500.000 euros. J'espère que l'assurance prendra la totalité", explique-t-il. 

Enfin, le volet judiciaire, lui aussi, est loin d'être refermé. Si la piste de l'explosion due au gaz est une certitude, on ignore toujours tout des circonstances.