Marseille : l'IGPN saisie après la plainte d'un adolescent blessé à la tête

gilets jaunes Marseille 8 décembre crédit : BORIS HORVAT / AFP - 1280
Un adolescent de 14 ans a déposé plainte pour avoir été blessé à la tête par des forces de l'ordre en marge d'une manifestation de gilets jaunes. © BORIS HORVAT / AFP
  • Copié
avec AFP
L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie après la plainte d'un adolescent de 14 ans blessé à la tête en décembre dernier en marge d'une manifestation de "gilets jaunes" à Marseille.

L'IGPN a été saisie après la plainte d'un adolescent, blessé en marge d'une manifestation de "gilets jaunes" fin 2018 à Marseille, et qui dénonce un tir de LBD en pleine tête et de dos, a indiqué le parquet mardi.

Le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux a précisé avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) à la suite d'une plainte déposée fin mai par l'avocat de la victime, confirmant une information de Mediapart.

Touché pour avoir "jeté un trognon de pomme", selon l'avocat de la victime

Selon cette plainte pour "violences aggravées", les faits se sont produits le 8 décembre dans le centre-ville de Marseille, non loin du lieu où habite l'adolescent, alors âgé de 14 ans et qui ne participait pas à la manifestation. Il se trouvait avec sa sœur lorsqu'il a été "tout à coup" encerclé par des policiers, rapporte la plainte.

"Voulant se défendre, il a jeté un trognon de pomme en direction des policiers", a précisé son avocat Me Brice Grazzini. "Il a été identifié et touché ensuite en pleine tête et de dos", au lanceur de balle de défense (LBD), ajoute le conseil. L'adolescent qui a perdu connaissance quelques instants, a passé une nuit à l'hôpital. Il souffre d'un traumatisme crânien et d'une "fracture occipitale", et s'est vu prescrire 21 jours d'incapacité temporaire totale (ITT), selon la plainte.

Une première plainte refusée par le commissariat

L'avocat regrette que le commissariat où l'adolescent s'était rendu avec sa mère ait refusé de prendre ensuite une première plainte : "Cela empêche de prendre rapidement en compte la gravité de l'infraction, et de saisir les images de vidéosurveillance" en temps utile, dénonce-t-il.

Le samedi 8 décembre avait été le plus tendu à Marseille depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", auquel s'étaient ajoutées une marche pour le climat et une autre contre le logement insalubre. De violents heurts avaient éclaté en fin de journée, et 42 personnes interpellées. Une autre enquête est en cours à l'IGPN sur les blessures d'une jeune femme de 19 ans, Maria, qui affirme, images à l'appui, avoir été matraquée et rouée de coups le même soir, à quelques rues de là, par des policiers en civil.