Marie Humbert, la mère de Vincent Humbert, est morte

Marie Humbert 1280 JACQUES DEMARTHON / AFP
© JACQUES DEMARTHON / AFP
  • Copié
Europe1.fr , modifié à
Marie Humbert, qui avait aidé son fils Vincent à mourir en 2003, est morte dans la nuit de samedi à dimanche, des suites d'une longue maladie. Elle avait 63 ans.

Marie Humbert, la mère de Vincent Humbert, est morte dans la nuit de samedi à dimanche à Evreux, à l'âge de 63 ans, a rapporté Frédéric Veille, journaliste à RTL et auteur pour Vincent Humbert de l'ouvrage Je vous demande le droit de mourir. "Marie Humbert est décédée vers minuit des suites d'une longue maladie dans une clinique à Evreux. Elle était hospitalisée depuis un an", a-t-il précisé à l'AFP. Le journaliste était à ses côtés au moment de son décès.

Le "droit de mourir". En 2000, Vincent Humbert, jeune pompier de 19 ans, est victime d'un grave accident de la route. Après six mois de coma, le jeune homme s'était réveillé aveugle, muet et tétraplégique, mais pleinement conscient. Deux ans plus tard, il avait adressé une lettre au président de la République, pour invoquer son "droit de mourir". Jacques Chirac lui répondait alors que la loi l'empêchait d'intervenir. En désespoir de cause, le 24 septembre 2003, à la date anniversaire de son accident, Marie Humbert avait choisi d'accéder au vœu de son fils en lui injectant d'importantes doses de barbituriques, du pentobarbital de sodium. 

Plongé dans le coma, Vincent Humbert est maintenu en vie deux jours, avant que le médecin réanimateur, le docteur Frédéric Chaussoy, ne débranche son respirateur artificiel. Poursuivis, la mère et le médecin bénéficieront d'un non-lieu en février 2006.

À l'origine de la loi Leonetti. Inspirée par cette affaire, la loi Leonetti votée en avril 2005 a instauré un droit au "laisser mourir" mais sans permettre l'euthanasie active. Les médecins peuvent décider collégialement "de limiter ou d'arrêter un traitement inutile, disproportionné ou n'ayant d'autre objet que la seule prolongation artificielle de la vie". "C'était une femme engagée qui a su prendre les décisions et faire face au souhait qu'avait son fils. Elle a eu une décision extrêmement courageuse : il n'y a rien de plus dur pour une mère que de donner la mort à son fils", a déclaré dimanche à l'AFP le Dr Chaussoy. "Tous les intervenants de cette affaire, Vincent le premier, Marie et moi, on a œuvré pour qu'on ait quelque chose : maintenant c'est la loi Leonetti, ça n'a rien de parfait, il faudra sans doute la faire évoluer. Mais enfin, c'est à cause ou grâce à nous que la législation française a pu évoluer", a-t-il ajouté.