Marges gonflées sur les produits bio : "Notre message, c'est de faire marcher la concurrence", explique l'UFC-Que choisir

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Margaux Lannuzel

Invité d'Europe 1, jeudi matin, Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l'UFC-Que Choisir, commente une enquête révélant, notamment, les marges réalisées par la grande distribution sur les fruits et légumes bio. 

Si certains produits bio semblent trop chers aux consommateurs, c'est en raison des répercussions de leurs coûts de production plus élevés, mais aussi et surtout des marges pratiquées par la grande distribution. Tel est le constat d'une étude de l'UFC-Que choisir, publiée jeudi. Invité d'Europe 1, le chargé de mission alimentation de l'association, Olivier Andrault, a détaillé les résultats de cette enquête. 

Sur les fruits et légumes bio, "la moyenne de la marge est 75% plus élevée que sur les produits conventionnels", pointe d'abord Olivier Andrault. "Et encore, c'est une moyenne : quand on regarde dans le détail, on voit qu'il y a certains produits pour lesquels la marge est la même [que pour les produits conventionnels, ndlr], comme l'oignon ou l'ail, que l'on en achète pas très souvent. En revanche sur les produits les plus achetés, la pomme de terre, la tomate, la pomme, les marges sont respectivement de 89%, 109% et 149%."

"Nous avons calculé l'impact de ces 'sur-marges' sur le budget d'une consommation annuelle", poursuit le chargé de mission alimentation. "On se rend compte que le budget annuel fruits et légumes conventionnel est de 379 euros, contre 657 euros en bio. Et 40% de ce surcoût est dû à la 'sur-marge'. C'est inadmissible."

"Ça prive les consommateurs de ce type de produits"

Pour le représentant de l'association, le constat est simple : "On sait que la grande distribution réalise des marges plus importantes dans les produits bruts, la viande, le lait, les fruits et légumes, par rapport aux produits industriels, les produits d'épicerie notamment. (...) Donc, on se rend compte sur les fruits et légumes, c'est la double peine : il y a une grande marge parce que ce sont des fruits et légumes, mais elle est encore plus élevée parce qu'ils sont bio. L'impact, c'est que ça prive les consommateurs qui voudraient avoir une alimentation plus saine de ce type de produits."

Pour obtenir ces résultats, l'UFC-Que Choisir s'est basé sur "les chiffres qui sont publiés par le réseau des nouvelles de marché, qui publie les cotations de manière hebdomadaire, sous la responsabilité du ministère de l'Agriculture", explique Olivier Andrault. Mais une deuxième étude, basée sur des enquêtes de bénévoles en magasin et sur Internet - également publiée jeudi -, a aussi permis à l'association de réaliser un classement des marques de distributeurs. Or pour certains produits, les enseignes spécialisées dans le bio s'avèrent "moins chères que la grande distribution". Et le chargé de mission de conclure : "Notre message au consommateur, c'est : 'faites marcher la concurrence !'".