Marche en hommage à Adama Traoré : "On est là pour montrer qu'il y a un réel problème avec la police"

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avec Justin Morin et AFP
Trois ans après sa mort lors de son interpellation par les gendarmes, les proches du jeune homme voulait faire de cette journée un acte historique contre les violences policières.

"Nous sommes 'gilets jaunes' depuis 40 ans"... Assa Traoré, la soeur d'Adama, mort lors d'une interpellation à Beaumont-sur-Oise (Val d'Oise) en 2016, a appelé à une "convergence" pour mener le "combat contre les violences policières" lors d'une conférence de presse samedi, tenue à l'occasion d'un hommage rendu au jeune homme.

"Certains ont perdu les yeux, Adama, il a perdu la vie"

Trois ans après sa mort lors de son interpellation par les gendarmes, les proches du jeune homme voulait faire de cette journée un acte historique contre les violences policières. Ils étaient 1.500 selon la police, 5.000 selon le collectif Adama qui organisait la marche. Et dans le cortège, on trouvait aussi des "gilets jaunes", comme Antoine, qui a perdu une main lors d'une manifestation en décembre dernier.

"J'ai perdu ma main, certains ont perdu les yeux, Adama, il a perdu la vie", explique Antoine au micro d'Europe 1. "Pour nous, c'est encore plus inadmissible. On est là pour montrer qu'il y a un réel problème avec la police. C'est pour Adama mais aussi pour toutes ces personnes dont on ne parle pas forcément et qui ont subi des violences policières", poursuit le manifestant.

"Il faut qu'on continue sur cette lancée"

Comme la sœur d'Adama, Antoine espère que le mouvement va se poursuivre. "On mérite tous qu'on nous rende justice. Aujourd'hui, c'est un point de départ. Il faut qu'on continue sur cette lancée", martèle-t-il. "On ne veut pas qu'en 2020, il y ait encore une marche pour Adama mais qu'il y ait un procès", a pour sa part ajouté Assa Traoré, pour qui "les éléments sont pour nous et pour la tenue d'un procès".

La manifestation est passée devant la caserne de gendarmerie où la mort d'Adama Traoré avait été constatée le 19 juillet 2016, peu après son arrestation au terme d'une course-poursuite. Plusieurs groupes de "gilets jaunes", de Saint-Nazaire ou de la Somme, avaient appelé à se rendre dans cette petite commune du Val-d'Oise et à faire de la marche leur "acte 36" national. Plusieurs organisations, le PCF, la Ligue international des droits de l'homme (LDH) ou Amnesty International, avaient appelé à se joindre à la marche.