Marc Veyrat perd son procès : son avocat demande "le déréférencement du guide" Michelin

Marc Veyrat, chef étoilé, débouté de son procès contre le guide Michelin.
Marc Veyrat, chef étoilé, débouté de son procès contre le guide Michelin. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Salomé Legrand, édité par Théo Mercadier , modifié à
Le chef étoilé Marc Veyrat a été débouté mardi lors de son procès contre le guide Michelin, qui lui a retiré une étoile en début d'année : il ne pourra pas savoir pourquoi. Une consécration de la "liberté de critique" pour l'avocat du guide, tandis que celui du chef demande le "déréférencement du guide compte tenu de la perte de confiance".  

L'année du chef Marc Veyrat se termine par un coup dur : le tribunal a jugé mardi qu'il ne pourra pas exiger du guide Michelin qu'il lui décrive les raisons du déclassement de son restaurant. La Maison des bois, à Manigod, ne compte plus que deux étoiles après que le guide a décidé de lui en retirer une. Le chef au chapeau a donc intenté une action en justice pour d'obtenir de plus amples explications sur cette rétrogradation. Le tribunal en a décidé autrement et Marc Veyrat devrait déposer un recours, selon nos informations.

"Nous sommes évidemment déçus et tout ce que nous demandons, c'est le déréférencement du guide compte tenu de la perte de confiance qui peut exister" dans ce contexte, a réagi son avocat Emmanuel Ravanas après le rendu du jugement. "Quand vous êtes étudiant, que vous avez passé un examen et obtenu une note de 17/20, rien ne vous empêche d'accéder à votre copie pour savoir pourquoi vous n'avez pas eu 20/20", ajoute-t-il auprès d'Europe 1. L'avocat précise d'ailleurs que son client "assume toutes les possibles erreurs, mais attend qu'on les lui justifie". 

"Revenir à la raison, à sa cuisine"

Dans le viseur lors de ce procès : la méthodologie du Guide Michelin, qui lui permet de décerner ou de retirer des étoiles chaque année aux meilleures tables du monde entier. "C'est le guide Michelin lui-même qui dit qu'il a une méthodologie extrêmement développée, extrêmement objective, avec des critères", poursuit Emmanuel Ravanas, "et quand on commence à gratter un peu on s'aperçoit qu'il n'existe sans doute pas grand chose de tout cela."

Pour l'avocat du guide Michelin, Richard Malka, la décision du tribunal consacre au contraire "la liberté de critique, qui est un principe important, intangible, au bénéfice des consommateurs. Quand on est un personnage public, on se soumet au jugement de l'opinion, (...) c'est le jeu quand on propose en l'occurrence des repas à plus de 500 euros."

Sur le procès fait à la méthodologie du guide, l'avocat concède que la critique culinaire est "imparfaite" : "c'est une évidence, c'est un exercice humain, mais tout le monde l'accepte dans tous les pays du monde." Le conseil du livre qui distribue les étoiles invite enfin Marc Veyrat à "revenir à la raison, à sa cuisine, et sortir des prétoires où il faisait de bien mauvais procès."