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"Manspreading", "male gaze"… petit glossaire des inégalités hommes-femmes du quotidien

Julien Ricotta . 3 min
Le "manspreading" est la tendance des hommes à s'asseoir les jambes écartées dans les transports en commun.
Le "manspreading" est la tendance des hommes à s'asseoir les jambes écartées dans les transports en commun. © Montage Pixabay/Europe 1

Ces dernières années, de nombreux mots, souvent d’origine anglo-saxonne, sont apparus pour dénoncer les inégalités hommes-femmes. Tour d’horizon à l’occasion de la journée des droits des femmes.

Dans le sillage de la vague #metoo et #balancetonporc , le féminisme anglo-saxon s’est enrichi de nouveaux mots. Parmi ces néologismes, certains traduisent les inégalités hommes-femmes du quotidien, que ce soit dans les transports en commun, dans la rue ou encore au travail. A l’occasion de la journée des droits des femmes, vendredi 8 mars, Europe 1 dresse un inventaire de ces expressions qui entrent petit à petit dans la langue française.

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Le "manspreading" : en français, le "manspreading" peut se traduire par "étalement masculin" et définit la tendance qu’ont certains hommes à s’asseoir les jambes très écartées, pour prendre ainsi bien plus de place que les femmes. Le terme est apparu en 2014 à New York, suite à une campagne de la Metropolitan transit authority (MTA, transports new-yorkais). La ville de Madrid a même mis en place en juin 2017 un pictogramme pour alerter sur le "manspreading" dans le métro et les bus. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses photos sont régulièrement postées pour dénoncer cette pratique.

Le "mansplaining" : le "mansplaining" désigne une situation où un homme explique quelque chose à une femme de manière condescendante, souvent sur un sujet qu’elle connaît ou qui la concerne en premier lieu (avortement, contraception, sexualité…). Le terme est apparu en 2008 après un article du Los Angeles Times, dans lequel la romancière Rebecca Solnit raconte qu’un homme lui a longuement parlé d’un livre, sans jamais lui laisser la possibilité de répondre… qu’elle en était l’auteure ! A noter qu’au Québec, le "mansplaining" a été traduit par… "pénispliquer".

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Le "manterrupting" : le sexisme ordinaire s’immisce jusque dans les conversations quand certains hommes n’hésitent pas à interrompre leurs interlocutrices, que ce soit au travail, dans les médias ou encore en privé. Ce phénomène a été décrit pour la première fois en 2015 par la chroniqueuse du New York Times Jessica Benett, dans un article intitulé "How not be manterrupted in meetings" (comment ne pas être interrompue par un homme en réunion), selon Le Monde . Le quotidien cite en exemple Sylvia Pinel, la seule femme à la primaire de la gauche en 2017, dont la parole avait été régulièrement coupée par les autres candidats, tous des hommes, lors des débats télévisés.

Le "male gaze" : le "male gaze", c’est le "regard masculin". Ce terme illustre la tendance dans le milieu culturel, et particulièrement au cinéma, à présenter des œuvres du point de vue d’un homme, souvent hétérosexuel. Le "male gaze" critique notamment l’inclination à présenter les femmes comme des objets ou à les reléguer à des rôles secondaires. Un exemple éloquent : l’inégalité criante du temps de parole entre les hommes et les femmes dans les long-métrages récompensés par l’Oscar du meilleur film.

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Le "manslamming" : quand un homme bouscule une femme dans l’espace public, volontairement ou non, on appelle cela du "manslamming". Le néologisme a été inventé par la féministe Berth Breslaw en 2015, après une expérience menée dans les rues de New York. "Je peux me rappeler de chaque homme qui s’est écarté de mon chemin, parce qu’ils étaient si peu", a-t-elle raconté dans un article paru sur le site du New York Magazine .

Le "bropropriating" : "bropropriating", la contraction de "bro" (mec), et "appropriation", traduit l’attitude d’un homme s’appropriant l’idée d’une femme. Selon des féministes, ce phénomène s’observe notamment dans le domaine des sciences, de la littérature ou encore au travail. Des initiatives ont fleuri ces dernières années pour faire connaître les contributions de femmes scientifiques, notamment en enrichissant des pages Wikipedia, relève Le Monde