Manifestations : la CRS 8, l'arme secrète du ministère de l'Intérieur

La CRS 8, une unité hybride spécialiste des violences urbaines dans les quartiers. © JONATHAN PHILIPPE LÉVY / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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William Molinié, édité par Alexandre Dalifard

Ce mardi, selon la prévision du renseignement, entre 900.000 et 1,1 million de personnes sont attendues dans les rues de France. Si les deux premières journées de mobilisation se sont relativement bien passées, cela peut s'expliquer en partie par l'emploi de la CRS 8, une unité hybride spécialiste des violences urbaines dans les quartiers.

Entre 900.000 et 1,1 million de personnes sont attendues ce mardi dans les rues au niveau national . C'est la prévision du renseignement territorial dévoilé ce dimanche sur Europe 1. Des indications précieuses pour la Place Beauvau afin de répartir le nombre de forces de l'ordre partout sur le territoire alors que les deux précédentes journées de mobilisation se sont relativement bien passées.

 

Une unité déployable en 15 minutes

Malgré la présence d'éléments radicaux en marge des cortèges, les manifestations ont pu aller au bout sans trop de casse. Deux raisons viennent expliquer cela. D'une part, les services d'ordre des syndicats sont très efficaces. "Ils jouent bien le jeu et empêchent les fauteurs de troubles de rentrer dans les défilés", selon un spécialiste du maintien de l'ordre. Autre explication à trouver plutôt du côté parisien, l'emploi par le préfet de police Laurent Nunez de la CRS 8, une unité hybride spécialiste des violences urbaines dans les quartiers. Elle est régulièrement positionnée en tête de cortège et le fait avancer.

Charge ensuite aux policiers parisiens d'aller interpeler les individus violents sur les flancs. La particularité de la CRS 8 est qu'elle est déployable en 15 minutes seulement. Quatre autres compagnies de ce type vont être créées. Trois durant l'année 2023 et une dernière l'an prochain. Avec un objectif pour la Place Beauvau en vue des JO des 2024 : gagner en souplesse pour pourvoir passer très rapidement d'une opération de maintien de l'ordre classique à un épisode d'affrontements dans un ou plusieurs quartiers en même temps.