Manifestation anti-loi sécurité globale : "On n'est pas contre la police, mais il faut que ça change"
Des manifestations ont eu lieu toute la journée de samedi partout en France, contre le projet de loi "sécurité globale" et les violences policières. Europe 1 a rencontré des manifestants, qui n'incriminent pas tous les policiers mais déplorent le manque de réaction de l'exécutif face à une "institution malade".
133.000 personnes se sont réunies samedi partout en France pour protester contre le projet de loi de "sécurité globale" selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 500.000 selon les organisateurs. A Paris, ils étaient 46.000. Le cortège est parti de la Place de la République pour rejoindre Bastille en fin d'après-midi. Une mobilisation aussi liée à l'indignation suscitée par la vidéo de l'agression du producteur de musique Michel Zecler, roué de coups par des policiers plus tôt dans la semaine. Europe 1 a interrogé ces Franciliens qui se sont rassemblés pour protester contre les violences policières.
Des "brebis galeuses", pas toute la police
"Cette violence, moi j'ai des amis qui l'ont vécue, qui l'ont subie. C'est inadmissible", déplore Ahmed, qui soutient toutefois que ce sont des actes isolés. Cet habitant de Seine-Saint-Denis évite les généralités sur la police. Il manifeste avec ses deux garçons. "Vous savez les enfants, les policiers sont là pour servir et protéger", leur dit-il. "C'est une forme d'éducation pour les enfants : pas de violence, toujours le respect ! On n'est pas contre la police mais il faut que ça change, qu'on essaie de dégager toutes les brebis galeuses."
Dans la foule, on devine une pancarte en lettres rouges, celle d'Antonia, gagnée par le doute. "C'est écrit : 'arrêtez de nous agresser'. C'est-à-dire que moi maintenant, quand je vais en manif, j'ai peur de la police, c'est quand même le comble, ça ne va pas. C'est une institution qui est malade, par rapport à leur formation, ou au suivi psychologique de ces gens car il y a beaucoup de policiers en détresse aussi."
Manque de réaction de l'exécutif, démission de Darmanin
Et puis, ajoute-elle, il faudrait durcir les sanctions contre les fonctionnaires fautifs . Cette refonte de la police, Myriam n'y croit pas, écœurée par l'attitude du gouvernement. "C'est quoi la réaction de l'exécutif ? La réaction, c'est la loi de sécurité globale, de maintenir un affrontement entre la police et la population. On dirait qu'on fait passer des lois qui vont empirer les problèmes ! L'exécutif, pour moi, il souffle sur les braises".
Des braises qui pourraient s'éteindre grâce à une décision, assurent ces manifestants : la démission du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.