Europe 1 a pu joindre Patricia, qui a filmé la scène, samedi à Paris. 1:25
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Salomé Legrand, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Europe 1 a pu joindre Patricia, présente lors de la manifestation de gilets jaunes en marge de laquelle un homme a été frappé par un policier alors qu'il se trouvait au sol, samedi. C'est elle qui a filmé l'une des vidéos de la scène qui a entraîné l'ouverture d'une enquête, dimanche. 
TÉMOIGNAGE

"On marchait pacifiquement, on ne lançait rien du tout." Samedi, Patricia participait à une manifestation de gilets jaunes à Paris. C'est en marge de ce rassemblement qu'un homme a été frappé par un policier alors qu'il se trouvait au sol, entraînant l'ouverture d'une enquête confiée à l'IGPN, dimanche. Patricia, qui a filmé l'une des vidéos de la scène diffusées sur les réseaux sociaux, témoigne sur Europe 1. 

"Ils l'ont mis à terre, j'ai commencé à filmer"

"Tout à coup on a vu les CRS se mettre en rang et, pour une raison inconnue, ils ont commencé à charger", raconte Patricia. "A un moment donné, je me suis mise sur le côté, (...) et j'ai vu là trois ou quatre CRS qui tiraient un jeune homme en sang, ça coulait énormément. Ils l'ont mis à terre, donc j'ai commencé à filmer." Selon les informations d'Europe 1, les agents que la témoin décrit comme des CRS sont vraisemblablement des policiers de la brigade de répression de l'action violente (BRAV).  

"J'ai demandé (...) si je pouvais intervenir pour éventuellement regarder ce qu'il avait", mais le policier "me l'a interdit, m'a empêché l'accès", poursuit-elle, indiquant ne pas avoir vu "ce qui s'était passé avant". 

"Il avait les mains liées"

"Quand ils l'ont mis à terre, le jeune homme s'est défendu parce qu'ils étaient plusieurs, donc ils l'ont attaché avec un serflex (un collier de serrage pour les mains, ndlr) et le jeune homme ne pouvait plus se défendre parce qu'il avait les mains liées. Ils ont quand même mis des coups de poing au jeune homme alors que le jeune homme était sans défense", continue Patricia. "Il était à terre, il ne pouvait rien faire."

Les vidéos montrent un policier asséner plusieurs coups de poing au visage à cet homme ensanglanté. L'enquête du parquet a été ouverte pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" et confiée à la police des polices. Du côté de la préfecture, on fournit dimanche des éléments de contexte : l'interpellation a eu lieu au moment du deuxième "moment chaud" de la manifestation, dans laquelle figuraient des membres de l'ultra-gauche et des "ultra-jaunes".