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Louise Sallé, avec AFP , modifié à
Le contexte international, avec la guerre en Ukraine, fait disparaître certains sujets de la campagne électorale comme celui de l'urgence climatique. Comme une piqûre de rappel, des marches "Look up", comme le nom de ce film Netflix, vont se tenir ce samedi un peu partout en France.

Moins de deux semaines après un nouvel avertissement des experts climat de l'ONU et à un mois de la présidentielle, des manifestations appellent samedi les candidats à l'Elysée à prendre en compte l'urgence climatique, grande absente de la campagne électorale. Une centaine de ces marches - 150 en tout selon les organisateurs - baptisées "Look up" en référence au film "Don't look up", métaphore de la crise climatique qui a cartonné sur Netflix, doivent se dérouler à travers la France, soutenues par plus de 450 ONG, associations ou autres collectifs. Des syndicats et partis ont également appelé à y participer.

"La plus grande menace passée sous silence"

"En France en 2022, la plus grande menace que l'humanité ait jamais connue est passée sous silence en pleine période électorale, alors que notre avenir est en jeu. (...) Ne laissons pas nos droits et notre futur rester otages de celles et ceux qui nous mènent à la catastrophe. (...) Avec leur passivité irresponsable, les gouvernements nous disent qu'on ne peut plus rien. C'est faux," écrivent les organisateurs dans un "appel unitaire".

"Nous voulons porter une écologie connectée aux enjeux sociaux," souligne Elodie Nace, porte-parole d'Alternatiba et ANV-COP21, deux des mouvements organisateurs. "L'absence totale du climat dans le débat électoral nous semble assez dramatique".

Véronique, mère de quatre enfants, vient spécialement du Mans pour scander dans les rues de Paris. "La santé de nos enfants dépend de notre planète et si nous la détruisons, nous mourrons, c'est vraiment absent des débats, ça me choque plus", lance-t-elle.

Pourquoi la plupart des candidats n'abordent pas le sujet ? Pour le réalisateur et militant écologiste Cyril Dion, "ils n'ont rien à gagner". "Ce sont des sujets qui sont complexes, qui demandent des réponses qui sont systémiques et qui sont souvent des réponses assez radicales et qui ne sont pas forcément des bonbons électoralistes", commente-t-il. 

"Les questions climatiques ont occupé 1,5% du temps de parole dans les médias"

D'après un "baromètre climat" mis en place par les ONG porteuses de l'action en justice "l'Affaire du siècle", qui a obtenu une condamnation de l'Etat pour ses engagements climatiques non tenus, "les questions climatiques ont occupé 1,5% du temps de parole dans les médias", sur la dernière semaine étudiée (28 février au 6 mars). Un chiffre en baisse sur la semaine précédente (2,8%).

"Si la guerre en Ukraine a évidemment concentré le regard médiatique et à juste titre, il convient de souligner que ce traitement minimal de l'urgence climatique était déjà installé avant le déclenchement du conflit", soulignent de leur côté les organisateurs des marches "Look up".

Plusieurs candidats à la présidentielle, comme l'écologiste Yannick Jadot, ou la candidate socialiste Anne Hidalgo, sont attendus dans les défilés de samedi.

À Paris, le cortège partira à 14H00 de la place de la Nation en direction de celle de la République. Une autre mobilisation pour le climat est prévue d'ici la présidentielle, le 25 mars, à l'appel cette fois des mouvements de jeunes dans le cadre des "grèves mondiales" initiées par la militante suédoise Greta Thunberg.