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Pierre-Baptiste Vanzini avec B.G.
A Saint-Brévin, non loin de Nantes, les habitants du village ont organisé deux manifestations samedi : l'une favorable à l'accueil des réfugiés venus de Calais, l'autre radicalement opposée. 

Alors qu'un élu FN a récemment créé un collectif de "villes sans migrants", le démantèlement de la jungle de Calais provoque des remous jusque dans le petit village de Saint-Brévin, en Loire-Atlantique. Dans cette commune de 12.000 habitants d'ordinaire si tranquille, deux manifestations se tenaient simultanément samedi. Deux cortèges qui se faisaient face, simplement séparés par un cordon de gendarmes, venus s'assurer que la situation ne tourne pas mal. 

"Non à Calais bis." Et pour cause, les habitants de cette petite ville sont profondément divisés autour de la question de l'accueil des migrants venus de Calais censés s'installer sur le territoire communal. Une pétition qui a déjà recueilli plus de 380 signatures s'oppose à ce projet. Dans la foule de ces personnes hostiles à l'arrivée des réfugiés, Pascal, qui a déjà reçu quelques tomates, brandit un drapeau français et une pancarte au masse sans équivoque : "Non à Calais bis".

"Il y a déjà des Français qui crèvent de faim." "C'est pas une question d'être raciste, c'est simplement qu'il y a déjà des Français qui crèvent de faim", avance l'homme, qui ajoute : "Il y a des retraités qui touchent même pas 700 euros par mois, et eux ils vont être nourris logés ? C'est pas logique." A ses côtés, Anika renchérit : "On n'est pas capable d'aider les Français. Déjà, ils feraient mieux de défendre leur pays, ça me parait primordial. Nous, nos parents et nos grands-parents  se sont battus pour défendre la France !"

"Il faut répondre à l'urgence." Un point de vue que ne partagent absolument pas les manifestants de l'autre bord, dont fait partie Françoise : "De toute façon il y a urgence donc il faut y répondre et puis par la suite trouver des solutions. On ne peut pas laisser des gens dans cette situation. C'est inconcevable dans cette République."  Dans sa mairie barricadée, le maire de Saint-Brévin ne peut que constater cette tension dans sa commune. Il a déjà écrit à l'Etat sans obtenir de réponse mais va renvoyer un courrier en début de semaine prochaine.